Jour 4 : Une fine pellicule de neige
Avec les vents qui chutent à des vitesses « raisonnables » (tout du moins sous les 50 km/h), il redevient possible de sortir. En bonus : la tempête nous a apporté une fine pellicule de neige.
L’occasion où jamais de voir à quoi ressemble une plage sous la neige !
Mais d’abord, direction le Phare du Borgot, à seulement 3 km de notre lieu de villégiature.
La plage accessible la plus proche semble être la Plage de la dune de l’Ouest, parfois nommée Plage du Corfu en raison de la présence de l’épave du navire Corfu Island qui s’y est échoué en 1963. Nous apprendrons seulement plus tard que la-dite épave, impossible à extraire, relâche toujours du mazout… Le mazout, autre spécialité madelinienne avec sa centrale électrique qui en consomme 40 millions de litres par an :/
Pour profiter des nouvelles conditions météos, autant franchir le pont vers l’Île du Havre aux Maisons et retourner au phare du Cap-Alright et à la Butte Ronde. Si la falaise du phare a étrangement été épargnée par les flocons, ce n’est pas le cas des alentours. Pendant qu’Olivier remonte la Butte Ronde, Amandine file à la fromagerie goûter le « Pied-de-Vent ».
Enfin, terminons cette journée par la Plage de la Dune du Sud.
Ah, j’oubliais : il ne coûte rien de se promener 5 minutes autour de notre appartement, Belle-Anse. Une falaise, un semblant de sentier, et des vagues : quoi de mieux pour profiter ?
Jour 5 : Île du Havre Aubert
Sur les îles reliées entre elles par la route, nous reste celle qui se trouve la plus au sud : l’Île du Havre Aubert.
11 km de cordon dunaire la sépare de l’Île du Cap aux Meules. La route 199 se fraye un chemin sur l’étroite bande de terre entre l’Étang de la Martinique et les eaux du Golfe. On aperçoit au loin l’Île d’Entrée, où la neige tiens toujours sur les sommets (avec ses 174 mètres d’altitude, la butte Big Hill sur l’Île d’Entrée est le point culminant de l’archipel).
À l’est de l’île se trouve la majorité des habitations du village de Havre-Aubert -fusionné avec Bassin en 1971, avant la création de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine.
Nous débutons au départ du Chemin d’en Haut, où un sentier d’environ 1 km mène à la Butte à la Croix et à La Butte des demoiselles, au cœur de la Réserve naturelle des Demoiselles. De là, les vues sont majestueuses : sur La Grave jusqu’à l’Île d’Entrée d’un côté, sur la Baie de Plaisance d’un autre. Disons-le clairement : la plus belle vue des Îles qu’il nous ait été donné de voir !
De là, par la route du Chemin du Sable, on accède à la Plage du Havre / Sandy Hook : longeant la dune, la plage fait 12 km jusqu’à la pointe du Bout du Banc, mais au vu du vent du jour, on n’ira pas jusque là. En cette période de l’année et avec ce vent, la plage semble immaculée, comme nouvellement créée. On n’a décidément pas l’habitude de voir une telle pureté de sable sur une plage.
S’il y a bien des résidents, le Site Historique De La Grave est aujourd’hui composé essentiellement de vieux cabanon reconvertis en boutiques. Un peu morne en cette saison, et probablement beaucoup trop achalandé en été, on a un avis somme toute mitigé sur le lieu. Plus loin en continuant sur le Chemin de la Grave, on atteint le quai du petit port. Dimanche oblige, nous observons incrédules un ballet de véhicules divers se rendre au bout et enchainer immédiatement le demi-tour avant de repartir à toute vitesse dans la direction opposée. Paye ta sortie du dimanche !
On s’engage sur le Chemin du Bassin qui fait le tour de l’île, avec comme arrêt le Phare de l’Anse-à-la-Cabane. Ses abords étant privés, et le vent glacial régnant toujours malgré sa chute à « seulement » 40 km/h, on ne s’attardera pas trop.
Enfin, la Plage de la dune-de-l’ouest mérite le détour pour… sa dune ! Recouvrant le grès rouge, le sable est finement sculpté par le vent.
De retour sur l’Île du Cap aux Meules, on passe à l’Étang-du-Nord tenter d’approcher l’épave du Duke of Connaught, une cale sèche construite en 1912, en service au port de Montréal. Mais, lors de son voyage vers la Nouvelle-Écosse pour y être démantelée en 1988, le câble de remorquage céda. Depuis… elle a rejoint la liste du plus grand cimetière marin en Amérique du Nord : les abords des Îles comptabilisent pas moins de 713 naufrages à ce jour ! Pour nous, c’est perdu : pour y accéder, il faut un drone ; le seul autre moyen d’approcher serait d’aller dans le jardin d’une propriété privée ! Mais le détour nous permet un passage devant le quai de l’Étang-du-Nord. Rien de grandiose pour les îles, mais une ambiance locale quand même !
Nous reste à goûter une autre spécialité locale, brassée par la microbrasserie À l’abri de la tempête. Faite à l’eau de mer, mais c’est illégal, donc il n’y en a pas. Allez comprendre… ! Note de houblon, citron, mer, sel et flou législatif dixit l’étiquette 🤷♀️ Anyway, avec sa pointe de sel, elle est surprenante, mais bonne !
Jour 6 : autour de Fatima et l’éclipse de Soleil du 8 avril
En ce dernier jour sur place, le soleil est au rendez-vous et le vent est tombé au plus bas (20 km/h, autant dire pas de vent ici !). De quoi explorer Fatima, lieu de notre hébergement, alors que nous nous sommes finalement peu aventurés au-delà de la Belle-Anse.
Direction L’Anse aux Baleiniers et la plage de Fatima (Plage de l’Hôpital). Longue de 16 km, cette dernière rejoint l’île du Havre aux Maisons. De nos pieds assurés, on bifurque plutôt de l’autre coté, vers la falaise du Cap-de-l’Hôpital. Au vu de l’effritement du sentier, on ne sait pas pour combien de temps encore il sera accessible… Au retour sur la plage, c’est de nos yeux ébahis que nous observons un phoque du Groenland sortir de l’eau.
Détour par la Marina de la Baie du Cap-Vert pour rentrer. Sans conteste, un quartier avec de jolies maisons, qui semblent agréables sans être tape-à-l’œil.
L’après-midi attendue, celle qui a plus ou moins déterminé nos dates de séjour, vient à poindre. Pour observer l’éclipse totale qui traverse l’Amérique du Nord en ce 8 avril 2024, on peut dire qu’on est chanceux : cadre parfait, ciel dégagé, vent au plus bas : Les Îles sont situées presque au centre de la ligne de totalité, ce qui signifie que l’on aura plus de 3 minutes de ciel sombre. On apprend dans les journaux que dans les grandes villes de l’Ontario et du Québec, c’est la cohue ! Entre les 100 000 personnes collées les unes aux autres au parc Jean-Drapeau à Montréal et la congestion sur les ponts de Québec en direction de la Beauce : on est bien content d’être ici, seuls dans un champ au milieu des Îles, accompagnés par le seul bruit des vagues sur la falaise !
On traverse la route, on se pose dans un champ au bord de la Belle-Anse (pas trop près de la falaise quand même 😉 ), on place nos lunettes spéciales en face des yeux, et c’est parti pour 2 heures de spectacle !
La partie magique, ce sont vraiment ces 3 minutes où l’on distingue seulement une couronne de lumière autour d’un gros point noir. Le ciel est plus sombre que lors d’un coucher de soleil et, imperceptiblement, le ressenti de température a bien commencé à chuter (faut dire qu’il fait pas bien chaud).
Et, puisque notre astre lumineux nous avait manqué, on retourne le voir en mode coucher de soleil quelques 2 heures plus tard ! Tant qu’à faire 😉 .
Jour 7 : retour à bord du Madeleine II
Réveil à 5h30 pour rejoindre Cap-aux-Meules : le traversier vers Souris, PE, quitte les Îles à 7h00, et il faut être présent une heure avant l’arrivée. Violente façon de nous rappeler que la vie n’est pas toujours aussi paisible et tranquille que sur l’archipel !
Le vent s’est relevé sur les îles, et le ciel se couvre à nouveau, preuve que nous avons eu de la chance de profiter de deux jours ensoleillés -dont l’un sans vent !
La silhouette de l’Île d’Entrée s’offre à nouveau à nous, majestueuse et fragile à la fois. Nous nous repérons une dernière fois sur les îles visibles au loin : Havre aux Maisons, Have Aubert, les buttes et les dunes…
Une exposition à bord du traversier nous rappelle quand même que jusqu’en 2008, les Madelinots et Madelinienne vivaient isolés du reste du monde durant la période de glaces, de fin janvier à début avril.
Oui, vraiment, la vie semble plus lente ici, où on prend le temps de prendre son temps… sauf en période estivale où l’enfer se déchaine probablement. Nous, on préfère rester sur notre ressenti et ne jamais voir ça. Car, on peut le dire, malgré une météo capricieuse, les Îles-de-la-Madeleine en hors saison, on a adoré !
C’est très beau, visiblement, surtout sous la neige.
Amandine, je t’ai vu, c’est toi qui a lancé la boule de neige !
Des iles magnifiques, de superbes phares et une éclipse 👍
Profitez bien de vos derniers jours à bientôt
Toujours de super phares! Des photos magnifiques et l’éclipse en totalité c’est juste superbe. Profitez bien des dernières virées, vous rentrerez le coeur et les yeux chargés d’une belle aventure qui restera gravée dans vos souvenirs. A très bientôt.