C’était comme un pari de nous rendre hors-saison aux Îles de la Madeleine, un archipel d’une douzaine d’îles, dont les six îles principales sont reliées par des bancs de sable et par la route 199. Avec une population de 12 654 habitants (2021) majoritairement acadienne, et environ 60 000 touristes pendant la saison estivale (dont la plupart viennent profiter des plages), nous ne savions pas ce que ces îles québécoises de 202 km² auraient à nous offrir pour ce mois d’avril.
Jour 0 : La traverse et un aperçu de l’Île d’Entrée
Après 4h30 de traversier, nous débarquons à Cap-aux-Meules, sur l’Île du Cap aux Meules.
Mais notre première vision des Îles-de-la-Madeleine, c’est l’Île d’Entrée, que le traversier doit contourner avant d’atteindre le port. Cette île de 3 km de diamètre (7km²), peuplée par 70 habitants, est la seule des îles principales à n’être reliée à aucune autre. Pour l’atteindre, il faut prendre un petit traversier sur 16 km depuis Cap-aux-Meules. Peu probable qu’on puisse caser ça avec la météo tempétueuse qui s’annonce pour une partie de la semaine… 🤔
Aussitôt débarqué, nous nous dirigeons directement vers notre logement pour la semaine, situé à Fatima, l’un des trois villages de l’Île du Cap aux Meules (avec Cap-aux-Meules et L’Étang-du-Nord).
Jour 1 : Grosse-Île et île de la Grande-Entrée
Profitons du beau temps pour partir à l’extrême nord de l’archipel, vers Grosse-Île et l’île de la Grande-Entrée. La route 199 passe naturellement par l’Île du Havre aux Maisons, mais nous y reviendrons un jour prochain. Entre l’Île aux Loups (la seule sans grand intérêt) et Grosse-Île, la route longe la Dune du Nord sur une fine bande de terre, passant devant les étonnantes installations d’une mine de sel.
À Grande-Entrée, principal village de l’île, nous stoppons au quai : même si la majorité de la flotte est toujours sur la terre ferme en attente de remise à l’eau sur la terre ferme, quelques navires de pêcheurs s’animent dans le bassin portuaire.
Plus loin, la Plage de La Pointe offre une jolie vue sur la falaise, et le début d’un petit sentier qui longe cette dernière.
Mais c’est pour le sentier de l’Île Boudreau que nous avons opté. Avec ses 2 km de long au départ de la plage du Bassin Ouest, ce sentier offre des vues superbes sur les rochers de grès rouge. Très sensibles à l’érosion, il est particulièrement déconseillé de s’aventurer hors du sentier ! 😉
De l’autre coté de la Plage du Bassin Ouest, le sentier longe également la côte de l’Anse à Isaac et amène jusqu’à des vues dégagées sur les falaises de grès rouge.
De retour sur Grosse-Île, nous stoppons à Old Harry. À la pointe géographique de ce hameau anglophone se trouve un ancien quai de 1939, fermé en 2000 et qui s’est ensuit effondré avec l’assaut des vagues et l’érosion.
Dernier arrêt à la Réserve nationale de faune de la Pointe-de-l’Est. Nous empruntons le début du sentier de L’Échouerie, qui se fraye un chemin dans la dune et la végétation maritime avant d’atteindre la plage du même nom. Malheureusement, il nous faut faire demi-tour assez rapidement en raison de l’inondation totale du passage.
Rapide halte face à East Cape pour sa colline et devant Grosse-Île-Nord pour observer le village avant le retour.
Une journée assez épuisante non tant par la distance de marche que par le fort vent glacial ininterrompu !
Jour 2 : Île du Havre aux Maisons et Île du Cap aux Meules
Direction l’Île du Havre aux Maisons, à quelques kilomètres seulement de Fatima.
Premier objectif : le Phare du Cap-Alright. Il convient de faire attention en suivant le sentier, plusieurs approchant la falaise qui s’effrite. Construit en 1928, d’une hauteur de 8,5 mètres, il trône sur une falaise elle-même haute de 20 mètres.
À 300 mètres du phare se trouve le début d’une petit sentier qui monte sur La Butte Ronde. Étonnamment, au sommet de la butte, le vent est plutôt calme.
De l’autre bord de l’île, la Butte à Mounette offre une petite vue également, moyennant un sentier parcouru en moins de 5 minutes.
Reste à partir faire l’épicerie : de quoi se frotter de près à l’accent acadien ! Ben t’sais… on est pas rendu : si on veut simplifier, on dira qu’il y a un fort accent québecois de la Gaspésie, additionné de quelques tournures inconnues, de vieux français, le tout sans ouvrir la bouche ! [Plus d’infos (vidéo)]
Retour sur l’Île du Cap aux Meules, et plus précisément à Cap-aux-Meules. Par le Chemin du Quai, on atteint une colline au-dessus du port offrant une vue dégagée jusqu’à l’île voisine du Havre aux Maisons. À l’est, le profil de l’Île d’Entrée se devine à merveille. L’heure était choisie exprès par nos soins pour profiter de l’arrivée du traversier en provenance de Souris (PE).
Jour 3 : Repos forcé !
Avec des rafales de vent à 80 km/h, il est peu recommandé de s’aventurer près des falaises. L’érosion du trait de côte atteint quand même 50 cm chaque année sur les îles, en particulier le grès rouge très friable !
On s’autorisera quand même une sortie vers 18h, alors que le vent se calme un peu, sur le début du sentier longeant la Belle-Anse (où nous résidons). Couleurs magiques du grès dont on se demande combien de temps il peut encore se dresser face aux éléments.
Au programme des jours suivant : le sud, et les falaises de grès gris, plus résistantes aux assauts des vagues (source : Tourisme Îles de la Madeleine).
À suivre : L’Île-du-Havre-Aubert, et l’éclipse du 8 avril 🤞 ! 😉
Bien, le cours d’acadien…qui est en même temps un cours de québécois ! 😂