L’un des principes du PVT, c’est le T : Travail !
En parallèle de la recherche de logement, il est nécessaire de mener une (enfin, deux !) recherches d’emploi.
La recherche d’emploi
Olivier cherche plutôt des postes de réceptionniste en hôtellerie ou à l’accueil d’établissements touristiques. Amandine va chercher des postes de serveuse en restaurants.
Deux canaux de recherche : en ligne bien sûr, mais aussi repérer les pancartes « emplois disponibles » sur les vitrines des boutiques en ville. En plus de l’incontournable site de recherche d’emploi Indeed, et les sites web des entreprises intéressantes sont également à fouiller : la plupart du temps une rubrique Emploi ou Carrières est disponible. D’autres sites sont également à surveiller pour compléter (comme tout simplement la section jobs du site pvtistes.net, plutôt bien alimentée pour le Québec, ou jobillico qui aura d’ailleurs permis de décrocher une entrevue).
Concernant le seul Indeed, on parle quand même de 13 pages à faire défiler chaque soir pour la seule ville de Québec !
Fait notable : il est souvent possible de candidater sans lettre de présentation (= lettre de motivation), avec seul un CV (au format canadien quand même). Évidemment, si l’on veut se démarquer, il reste intéressant d’ajouter un minimum de quelques phrases : plutôt payant, on dirait que ça permet de se faire rappeler plus rapidement.
Concernant le salaire, le minimum autorisé au Québec est de 14,25 $ de l’heure. À noter que les postes « à pourboire », dont les serveuses, sont eux à 11,40 $ de l’heure… mais que le pourboire minimum communément admis est de 15% du montant total d’une addition. Si la fréquentation de l’établissement est correcte, ça devrait passer.
Bien entendu, les entreprises qui recrutent -hors restauration- ont tendance à proposer des salaires plutôt à partir de 15 $ de l’heure. Les postes en réception en hôtellerie tournent même autour de 16$ à 20$ pour les postes en journée, autour de 22$ pour les « auditeurs de nuit ».
D’autres avantages peuvent se greffer, y compris pour les postes dit Occasionnels ou Temporaires (un peu l’équivalent de nos CDD) comme le fait de fournir la tenue, des prix réduits sur les repas, ou des réductions chez les autres franchises du réseau (dans le cas d’une franchise, on l’aura compris -oui ami lecteur, c’est pour ne pas te perdre). Pour les postes dit Permanents se rajoutent les même avantages que nos CDI : REER c’est-à-dire caisse de retraite, ou bien couverture santé par exemple. Concernant la prise en charge de l’abonnement de transports en commun, c’est rare, et même quand c’est le cas on ne dépasse jamais les 35 %… Notons que rien n’empêche de candidater sur des postes permanents et de partir, la loi parle uniquement d’un préavis « raisonnable » -qui est communément admis comme étant de 2 semaines. Tant mieux pour nous ! 😉
Nous décrochons tous les deux assez rapidement un premier entretien, respectivement pour faire du service et de la petite cuisine dans un café-snack, et pour un poste d’hôte dans un pub. Oui, dans les bars et restaurants ici, les serveurs, les aides-serveurs et les hôtes (d’accueil) sont quasi-systématiquement des postes bien distincts. Bon, ce ne sera pas ces postes-là, nous déclinons tous les deux.
Olivier se met à lorgner la possibilité de combiner deux postes à temps partiel pour varier les plaisirs. Après tout, plutôt que de s’enfermer dans un seul, on est ici pour tester et découvrir ! Raté, il (oui je parle de moi à la troisième personne ^^) se ravisera plus tard. Mais il fut un temps envisager de cumuler un temps partiel à la réception d’un hôtel avec un temps partiel à l’accueil d’un spa, juste pour le délire de connaitre l’un des (nombreux) spa de la ville. Ou bien un jour par semaine comme commis chez Renaud-Bray (un genre de Fnac) pour de la mise en rayon de livres et service au client (finalement rappelé 2 semaines après avoir postulé).
Le jeudi 27 octobre, c’est une espèce de jackpot téléphonique pour Olivier : les 4 candidatures de la veille au soir se manifestent, en plus de 2 des candidatures du vendredi précédent. Ouille ! Toutes sont plus intéressantes que le poste au pub, qui, lui aussi, se manifeste… pour demander si Amandine est disponible ! Le lendemain, c’est à nouveau un entretien pour tous les 2… et une offre chacun dans la foulée ! Va-t-on accepter ? Mystère ! Amandine souhaite attendre d’avoir des retours de candidatures autres, Olivier à trouvé le poste intéressant mais relativement mal placé par rapport au logement (9 km, dans une ville où les transports en commun sont quand même pas terribles et où le poste peut finir certains soirs à 23h : c’est soit le bus avec un passage par heure, soit la voiture… soit le vélo ! et pourquoi pas ? à réfléchir, et comparer avec un entretien qui aura lieu le mardi suivant). Il est quand même plutôt délicat pour nous, qui n’osons pas, de refuser un poste ou de faire attendre un employeur, mais en fait il ne faut pas hésiter : la plupart sont très compréhensifs. On le rappelle, c’est la pénurie de main d’œuvre !
Entre temps, nouvel appel pour un hôtel partenaire d’un premier hôtel pour lequel la candidature avait été envoyée. Un samedi, en forêt, quelques questions en anglais au téléphone avec une mauvaise réception, ouch. Rappel le lundi pour un entretien, qui sera casé le mardi matin avant celui déjà prévu. Réponse le lendemain : Bingo, ce sera lui ! Prise de risque quand même : refuser le premier poste avant d’avoir la réponse du second. Prise de risque relative ceci étant, il y a bien une à deux offres par jour dans le domaine sur la ville.
La prise de poste
Pour Amandine, prise de poste le jeudi. 3 jours de formation avec des serveurs plus expérimentés, avant d’être lâchée dans le vif. Assez étonnamment, c’est à elle de fournir son carnet pour prendre les commandes, ses stylos, sa sacoche, et son fond de caisse… et même le décapsuleur pour ouvrir les bières bouteilles ! Bon, ben si c’est ainsi ici…
Pour Olivier, intégration plus aisante : présentation des collègues, tour des locaux, mots de bienvenue… 5 vrais jours de formation avec un collègue. Les shifts en hôtellerie, sont de 7h à 15h et de 15h à 23h, avec parfois des heures de journées en renfort.
Petit vocable et manières de faire
- Premier point : job est est mot féminin ! Tu vas à la job (ou au travail, mais en aucun cas au boulot ou au taff).
- Ici, on ne pointe pas : on punch (et on dépunch).
- De nombreux intitulés de postes débutent par « préposé(e) à ». Par exemple, Olivier n’est pas réceptionniste, mais Préposé à la réception. Ici, on est parfois Agent(e) d’accueil, mais plus souvent Préposé(e) à l’accueil. Plus rare, on peut aussi être Commis à la réception.
- Les shifts sont d’ordinaire de 8h par jour, incluant le temps consacré au lunch (généralement 30 minutes) -et donc payé. On considère que le poste est à temps plein si la durée hebdomadaire du travail est comprise entre 30 et 40 heures.
Ici, le contrat de travail existe à peine. Il n’est absolument pas obligatoire -d’ailleurs nous n’en avons pas, ni l’un ni l’autre. L’accord oral est suffisant. Concernant la démission, il est considéré comme normal de prévenir 2 semaines avant de quitter son poste, mais il est courant qu’un employé démissionne dans la semaine en alertant simplement qu’il ne viendra pas la semaine suivante. Ce n’est pas forcément étonnant puisqu’un patron peut également licencier un salarié du jour au lendemain durant les 3 premiers mois.
Seule la fiche de paye est obligatoire. La paye nous est versée le jeudi toute les 2 semaines : c’est un peu une convention communément admise, mais là encore rien n’est fixé légalement.
Avec la pénurie de main d’œuvre, il ne faut pas s’attendre à rencontrer des collègues avec beaucoup d’ancienneté : le turn-over est très important, en tout cas dans l’hôtellerie-restauration. Après un an sur un même poste on peut être considéré comme un ancien. Quant à l’évolution de carrière au sein d’une même entreprise, elle est possible après quelques semaines seulement !
Enfin, il n’est pas rare d’avoir de nombreux collègues à temps partiel. Un temps partiel, c’est de 8 à 30 heures par semaine : beaucoup n’hésitent pas à cumuler deux jobs à temps partiel ; d’autres sont simplement en reprise d’études et passent à temps partiel dans leur poste d’alors.
En complément : achat de vêtements
Bon, qui dit emploi au contact du client dit, malheureusement, tenue vestimentaire « adaptée ». Nous n’avons ni l’un ni l’autre de tenue fournie pour ce poste
Pour Amandine, le dress-code, c’est : tout en noir. Haut noir, bas noir, chaussures noires. Jeans interdit. Plutôt simple. Pas forcément joyeux, surtout pour un pub irlandais, mais simple.
Pour Olivier, pour un poste en réception d’hôtel, c’est plus délicat. Jeans interdits également, pantalon noir ou gris. Chemise avec une tolérance sur la couleur (mais il faut que ça reste « professionnel »). Chaussures fermées de style professionnelles.
Alors, évidement, on n’a rien de tout ça dans la valise ! On pense en premier lieu se fournir dans les immense supermarchés Walmart : mais on déchante, il n’ont presque que des jeans et joggings.
Grosse galère pour trouver ce genre de vêtements en friperie également.
Il faut finalement sortir un peu de l’hypercentre et chercher des boutiques spécialisées : direction le centre commercial. Mode Choc sauvera Olivier (L’Aubainerie aurait probablement aussi fait l’affaire).
Ne pas oublier d’apprendre par cœur votre tableau de correspondance de tailles US / Européenne 😉
P.S. : en sortant de la cabine d’essayage, ne faites pas répéter la vendeuse qui vous demande si « ça faisait ? ». Elle ne fera que vous répéter « ça faisait ? ».
Pour combien de temps ?
Peu après avoir débutés, nous avons chacun un doute sur nos postes respectifs, pour des raisons différentes. C’est le point faible d’être resté en milieu francophone et d’être repartis en PVT à 35 ans dans un pays touché par une pénurie de main d’œuvre : on est assez exigeants ! (Nul doute que dans les provinces anglophones, on fera moins la fine bouche.)
À l’heure où ces lignes sont mises en ligne, Amandine a d’ailleurs déjà démissionné et débuté dans une crêperie, toujours comme serveuse ! Ambiance bien plus sympa 😉 Quant à Olivier, peser le pour et le contre, affaire à suivre…
35 ans…voire davantage…hahaha !