Un coup de frette avant le carnaval

(Point vocabulaire : on dit qu’il fait frette quand il fait plus froid que frais, généralement quand on passe sous les -15°C. En gros : pas chaud > frais > froid > très froid > frette).

Après un début d’hiver « chaud » selon la plupart des médias et des locaux, on va composer pendant 2 jours avec… (soi-disant) le jour le plus froid depuis 30 ans ! À vrai dire, ce n’est pas tant que le thermomètre affiche un niveau glacial, avec un raisonnable -25°C la journée et -30°C la nuit ; c’est surtout que le ressenti éolien est calculé autour de -40°C à -45°C. Ça doit être les rafales de vent à 50km/h qui n’aident pas ^^

Pour la ville de Québec, une alerte d’Environnement Canada est émise lorsque le ressenti éolien passe sous les -38°C : le début officiel des festivités du Carnaval a donc été repoussé !

Paré à sortir !

Il est vrai qu’en se rendant simplement au travail face au vent, le moindre bout de peau non couvert picote après 5 minutes. Quand aux yeux, ils larmoient tout seuls, ce qui est plutôt dérangeant puisque les larmes gèlent aussitôt. Quant à la buée sur les lunettes, elle aussi gèle en quelques secondes. Bref, plutôt rigolo comme expérience ! 😀 Concrètement, un retour du travail de 15 minutes à pied en s’activant ça se fait, mais on aurait du mal à dépasser les 30 minutes dehors. Quand à extraire ses doigts des mitaines, on oublie !

Même Hydro Québec, le fournisseur d’électricité, demande de réduire sa consommation de chauffage ce jour. Ça peut sembler normal en Europe, mais ici il y a une surconsommation énorme car l’électricité est considérée comme quasi-illimitée. Ceci étant, vu l’isolation des bâtiments, baisser le chauffage n’est pas une option :/ Ici, un double vitrage, c’est bien souvent 2 vitres distinctes espacée par 1,5 cm. Entre les 2 : du gel, et du côté de la vitre intérieur de la condensation (parfois givrée).

Virée des Sculptures Banque Scotia

Heureusement, nous avions profité des quelques jours précédents pour faire la tournée des Sculptures de Glace. Le thème cette année : patrimoine musical francophone. Rien à voir avec la Banque Scotia donc, mais chaque zone ou activité du Carnaval est nommée par un sponsor… Bienvenue en Amérique !

Sculptures pour la plupart tout en finesse, dans divers quartiers de la ville. Autant aller les voir avant que la ville ne soit envahie par les hordes de touristes sans pitié pour la fragilité des œuvres !

La course de canot à glace

Finalement, tout rentre dans l’ordre coté températures dès le samedi soir. Et ça tombe bien, puisque le dimanche a lieu la course de canot à glace du Carnaval ! C’est donc avec -11°C que l’on part y assister. Avec 5 couches d’épaisseur en haut et 2 en bas, en fait il fait même trop chaud !

Malheureusement, impossible pour nous de tout voir puisqu’on travaille… Mais assister au départ est déjà une expérience sympathique en soit.

Car on parle là d’un véritable patrimoine local : même si les bateaux ont bien évolués, avant 1860, le canot à glace n’était autre que le principal moyen de transport du courrier l’hiver, non seulement entre Québec et Lévis avant la formation du Pont de Glace, mais aussi plus loin sur le fleuve comme par exemple à l’Isle-aux-Coudres.

Petit bonus : le déjeuner Western de la Ville de Calgary, autre festivité organisée dans le cadre du Carnaval, a lieu au même endroit : l’occasion de déguster gratuitement des saucisses enroulées dans un pancake (chauds) avec un café (froid), servies par des aimables bénévoles avec chapeau de cow-boys. Un groupe de musique est également de la partie.

Déjeuner Western de la Ville de Calgary

13h : départ de la course ! Une cinquantaine d’équipes prennent le départ au bassin Louise du port de Québec, filent jusqu’au quai de départ du Traversier, puis se dirigent vers Levis sur la rive opposée. Avec le brouillard, on ne fait que deviner ce qui se passe à 1 km de l’autre coté du fleuve. Et puis, les canots ne sont pas si grands.

Coté Québec, ce sont surtout quelques plaques de glace à la dérive qui forment des couloirs dans lesquels les canots s’engouffrent. Coté Levis, ça semble bien plus sérieux. Le but étant de faire glisser les canots sur les plaques de glace, mais il faut parfois que les participants sortent et poussent ! Un navire de la garde côte est quand même là pour agir en cas d’éventuels incidents… On n’ose imaginer si un coureur tombe dans les eaux glacées du Saint-Laurent !

On distingue à peine les coureurs qui approchent de Levis

On ne verra pas la fin, mais on parle quand même de 3 aller-retours ! Nous ratons donc le premier changement du nom des gagnants depuis 27 ans ! Le gagnant habituel finira bon deuxième… 😉

4 commentaires sur «Un coup de frette avant le carnaval»

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