Tadoussac, entre fjord et estuaire

En ce dernier jour de beau temps avant une semaine plus mitigée selon la météo, direction Tadoussac, sympathique petit village touristique de moins de 800 habitants permanents (4 000 l’été). Le village est le premier de la Côte Nord, cette partie du Québec qui suit l’estuaire du fleuve St-Laurent par sa rive nord (surprenant!) jusqu’à la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Mais la route s’arrête avant ; quant à nous nous ne nous y rendrons pas tout de suite 😉

Le village

En cette saison, le village de Tadoussac est plutôt paisible sans être désertique. Ambiance agréable, bâtiments et toitures colorées.

Ses bâtiments emblématiques sont la chapelle de Tadoussac et l’Hôtel de Tadoussac, hôtel historique toujours en fonction et premier bâtiment à avoir donné à la ville sa vocation actuelle.

La chapelle, elle, a été utilisée par les Peuples des Premières Nations lors de leur christianisation dès 1750. Rapidement trop petite, elle sera remplacée mais échappera à la destruction.

Croisière aux baleines

Passage incontournable de Tadoussac, nous ne pouvons manquer les excursions en bateau pour admirer les baleines qui vivent dans les eaux de l’estuaire du Saint-Laurent. La guide nous alerte tout de suite : l’eau ici est bien salée, ce n’est plus le fleuve à proprement parler mais bien l’estuaire, qui court sur près de 400 km (le plus grand du monde) jusqu’à la baie de Gaspé. La rive opposée est déjà ici distante de 25 km, on distingue à peine ses formes. Quant à la profondeur, elle est très variable : 4 mètres ici, 60 mètres là, 300 plus loin.

Peu de concurrence en cette fin de saison, nous optons pour le navire Grand Fleuve de la compagnie Croisières AML. Nous hésitons devant leur argumentaire de « plus grande compagnie au Québec » mais sommes rassurer par leur appartenance à l’Alliance Éco-Baleines. L’excursion dure 3h avec plusieurs explications sur le fjord, le fleuve, l’estuaire, et bien sûr les différentes espèces de baleines.

Au départ de Tadoussac, on est encore dans le fjord du Saguenay : c’est un peu plus loin que l’on distingue nettement des remous, signe du mélange des eaux du fjord avec les eaux du fleuve. L’échange se fait dans les deux sens, selon la puissance de la marée.

Diverses espèces de baleines vivent dans ces eaux, attirées par la quantité de nourriture qui s’y trouve. Nous aurons l’occasion de voir une baleine à bosse, mais aussi des petits rorquals, grands rorquals, et surtout des bélugas et marsouins. Nous sommes au cœur du Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, pas question d’approcher les cétacés de trop prêt : la sortie est aussi un affaire de chance et de patience.

Retour sur la terre

De retour au port, nous partons longer le sentier de la Pointe de l’Islet, qui offre des vues sur l’embouchure du fjord, les traversiers qui prolongent la liaison routière entre Tadoussac et Baie Ste-Catherine, mais aussi de deviner quelques bélugas au loin.

Fin d’après-midi à la microbrasserie ! Celle-ci propose en plus des jeux de société pour accompagner sa bière : nous tentons un Timeline édition Québec, pas facile ;).

Les dunes de Tadoussac

Le surlendemain, nous repassons par Tadoussac pour prendre le traversier vers Baie Ste-Catherine.

Mais auparavant, petit crochet à 5 km au nord de Tadoussac, dans la baie du Moulin à Baude. C’est là que se trouvent des dunes, qui seraient parait-il les plus hautes du Canada. En fait de dunes, ce sont des « terrasses marines » : elles se sont formées il y a 10 000 ans par dépôt de sédiments, lors du retrait du même glacier que celui qui a creusé le fjord du Saguenay.

Un petit sentier d’un kilomètre permet d’atteindre un belvédère sur la baie et les dunes, puis d’accéder à une plage au pied de celles-ci. Le temps est brumeux, on ne distingue absolument pas la rive d’en face. Seul nous entoure le cri des goélands et quelques badauds. Le retour se fait en escaladant la dune.

Traversier Tadoussac – Baie Ste-Catherine

Notre petite boucle touristique touche à sa fin, nous repartons vers le sud. Il nous faut pour cela prendre le traversier qui relie Tadoussac à Baie Ste-Catherine. Selon la guide du bateau, les dernières études pour la construction d’un pont ont évalué les travaux à 1 milliards de dollars. En attendant, la traversée -gratuite- de moins de 10 minutes à bord de l’un des deux navires nous permet de naviguer tout en reprenant doucement la route vers Québec via Charlevoix (La Malbaie, puis Baie St-Paul).

Ayant postulé pour la saison d’hiver au Massif de Charlevoix, on nous a prévenu que le recrutement se ferait dans la semaine du 17 octobre : nous allons errer quelques jours dans le secteur.