Skier, vue sur le fleuve

Skier au Massif de Charlevoix, c’était en projet depuis plusieurs mois : pour le ski évidemment, pour la vue, pour la localisation, grâce à des recommandations… « Le plus grand dénivelé à l’est des Rocheuses » qu’ils disent, même si c’est très relatif. En ce mardi 14 février, c’est la dernière occasion de skier au tarif « basse saison », soit 114$ au lieu de 134$ la journée, et 60$ le pack de location au lieu de 66$ (le tout évidemment hors taxes). 😯 -Qui trouvait que les Alpes françaises étaient onéreuses ?

Il n’en fallait donc pas plus qu’une météo à peu près correcte (et avoir déniché un casque de vélo au travail -oui sinon le casque c’est encore 20$ additionnels) pour qu’Olivier s’y rendre -le tarif rebutant Amandine, moins accroc au ski 🙁 .

Il faut dire que, pour skier à proximité de Québec, il n’y a que 3 véritables solutions :

• la petite station de Stoneham, à 30 minutes au nord de Québec,
• la station plus grande du Mont Saint-Anne à 30 minutes vers l’est,
• ou Le Massif de Charlevoix, pour lequel il faut quand même compter 1 heure de route.

Mais ça, c’est quand la station du Mont Saint-Anne inspire confiance, quand ses télécabines ne se décrochent pas en tombant dans le vide tellement le propriétaire est jugé défaillant (mais a un bail intouchable qui court jusqu’en 2093…).

Direction donc Le Massif de Charlevoix ! Là même où nous avions postulé pour travailler durant la saison d’hiver, avec leur réponse qui a atterri près de 3 semaines après leur propre date butoir. Pourtant, ces guignols sont bien en pénurie de personnel avec seulement 2 caisses ouvertes (la pénurie de main d’œuvre a bon dos, quand ton service RH est mauvais ça aide pas ^^). C’est à tel point que devant la billetterie, on me demande d’acheter mon forfait par internet pour aller plus vite. Après plusieurs essais (tsé, la carte de crédit refusée parce que leur système de vérification va comparer l’adresse avec celle enregistrée à ta banque et que t’as pas mis la même), le graal apparait.

Évidemment, c’est rebelotte pour la location. On doit saisir nos informations (nom, âge, poids, taille, pointure) sur une tablette à l’entrée, puis on se fait appeler… mais ils nous reposent les même questions. L’équipe est quand même bien sympathique.

Une heure après mon arrivée à la station, je m’élance enfin à l’assaut de ma première piste non-européenne : ce sera La Petite Rivière, une piste bleue pour s’échauffer.

Le refroidissement éolien est supposé être de -9°C pour une température réelle de -5°C : fait pas tant frette, c’est pas si pire. Par contre, le sommet a accroché un nuage qui rend tout ça très brumeux. Heureusement, quelques mètres de descente suffiront pour passer sous le brouillard : je ne suis pas seulement là pour skier, mais surtout pour skier avec la vue sur les eaux glacées du Saint-Laurent ! À gauche, on peut même apercevoir Petite-Rivière-Saint-François et, plus loin, l’Isle-aux-Coudres.

Le système de classement des pistes diffère légèrement du système européen : ici, pas de pistes rouges, mais des noires « difficiles » et des noires « très difficiles – expert ». Il faut donc bien compter les losanges sur les noms des pistes 😉 . Petit avantage : les pistes à bosses sont notées comme telles dès l’entrée de la piste, pas de mauvaise surprise ! De même, les pistes qui passent à travers les arbres et nécessitent des virages très serrés sont indiquées sur la pancarte avec un petit sapin.

La jonction entre les pistes se fait facilement, on peut aisément varier les plaisirs en passant d’une portion de l’une à une portion de l’autre. Mon ressenti, c’est que présenter 53 pistes ne veut pas dire grand chose dans cette station : à mon sens, on a deux pistes principales qui partent du sommet pour arriver à la base (La Petite Rivière et La Fénomène) desquels bifurquent plusieurs petits bouts de pistes ou que d’autres rejoignent. Ça reste donc un tout petit domaine comparé aux Alpes ou aux Rocheuses, mais en une journée on ne s’ennuie pas.

Il est proche de 15h30, on m’indique bien que c’est la dernière remontée. De toute façon, dès 15h00, les pistes sont fermée les unes après les autres. Un peu plate alors qu’il reste pourtant 1h20 avant le coucher du soleil…

Alors que le ciel bleu arrive au sommet, la partie intermédiaire devient brumeuse. Si la vue sur la rive opposée n’est plus assurée, quand on l’aperçoit les couleurs deviennent folles ! Mais d’où viennent donc ces reflets bleus sur le fleuve ?

Dernier bonus visuel au retour : sur la route, le coucher de soleil sur Québec derrière le pont de l’Île d’Orléans ! Une journée plein la vue, qu’une maîtrise du budget ne permettra malheureusement pas de refaire de sitôt.