Pour une histoire de virus…

L’info est tombée ce jeudi 12 au soir, à notre retour du Parc National de la Terre de Feu (dont on parlera un peu dans un prochain article) : tous les européens arrivés en Argentine depuis moins de 14 jours sont désormais confinés, en quarantaine obligatoire en raison du risque d’être porteur du Coronavirus, pendant, justement, cette période de 14 jours. Il nous reste donc quelques 8 jours à passer enfermés ici, à Ushuaïa.

Ce qui était prévu

Au départ, notre idée était de quitter Ushuaïa et la Tierra del Fuego le samedi 14 mars, par un bus à destination de Punta Arenas. 10h30 de bus quand même, avec passage obligé de la frontière chilienne, ce qui fait que seuls des bus de jour assurent la liaison (hé oui, la Tierra del Fuego est isolée du reste de l’Argentine). Les 10h30 de bus ne nous branchaient pas plus que ça, mais la traversée du détroit de Magellan en ferry (20 minutes) avait ce petit coté « ça y est, nous quittons la Isla Grande de Tierra del Fuego« . De là, nous voulions passer 2 ou 3 nuits à Punta Arenas, avant de partir en bus pour Puerto Natales (3h de bus), faire une rando dans le parc Torres del Paine (1h30 de bus), puis repasser la frontière pour rentrer en Argentine non loin d’El Calafate (6h de bus). Sauf que….

Décret présidentiel

Sauf que le décret du président argentin menace d’une amende d’environ 1 200 € et de 6 mois à 2 ans de prison toute personne contrevenant à sa quarantaine. Et puis, sait-on jamais, si on a réellement choppé le truc… ? Bref, après appel à l’ambassade (qui, clairement, n’avait pas envie de nous répondre), nous décidons de ne pas risquer de monter dans ce bus, et de nous trouver un logement convenable pour rester une semaine de plus à Ushuaïa.

Le risque ? Déjà, on n’a pas le droit de sortir, donc on ne peut pas faire nos courses. Autant dire qu’on va devoir braver l’interdiction quand même. Ensuite, les vols à destination des pays d’Europe sont suspendus pour une durée de 30 jours : on n’avait pas l’intention de rentrer, mais il ne faudrait pas que ça s’aggrave. Enfin, des rumeurs de fermeture des parcs nationaux dans le nord du pays commencent à faire surface. Ça ne semble pas toucher la Patagonie, mais tout évolue très vite, et visiter la Patagonie sans ses parcs nationaux, ça n’a à-peu-près aucun intérêt. A suivre, donc…

Nouveau programme

Si tout va bien, le nouveau programme sera donc le suivant :

• Phase 1 : Expérimenter notre premier appart argentin qui n’a pas des radiateurs au gaz qui font des bruits flippants et des robinets d’arrêt de gaz dans tous les coins de la pièce ET sans goutte d’eau qui fuient du robinet de la cuisine 🙂 ;
• Phase 2 : Passer 7 jours enfermés dans cet appart, avec une vue pas trop horrible, quitte à tenter quelques sorties à 100 mètres sur un point de vue sur la ville fréquenté par personne, mais surtout (pour Olivier) : sortir la méthode d’Espagnol et avancer dans les leçons ! ;
• Phase 3 : zapper les abords du détroit de Magellan (dont Punta Arenas), pour ne pas se taper 10h30 de bus le jour de notre libération, et partir directement sur El Calafate en avion (1h20 de vol) pour la suite de notre périple argentin !
• Pendant tout ce temps : croiser les doigts pour que la situation n’empire pas ! mais ça, on sera pas les seuls à le faire…
• S’estimer heureux : non seulement on a pu partir avant que les vols ne soient annulés, mais en plus on n’a que 7 jours à passer enfermés. Et on est bien plus chanceux que les français arrivés en même temps que nous coincés dans des auberges de Buenos Aires, où la paranoïa semble enfler !