Nous réveillant sur le free camp de Warrington, une trentaine de kilomètres au nord de Dunedin, nous montons vers le nord : en ligne de mire, les fameux Moeraki Boulders.
La route côtière serpente vers Puketeraki lookout, où des moutons sont en train d’être déplacés par leur berger en tracteur. Les nuages juste sous nos pieds forment eux aussi une sorte de moutons géant, ajoutant une ambiance mais nous privant du point de vue sur l’Océan Pacifique qui se déhanche plus bas.
Shag point
Si l’ont dit que le lieu est habité par une centaine de phoques, on est peut-être encore loin de la vérité. C’est dans un brouillard épais que nous les contemplons se mouvoir dans l’eau et sur les rochers, au détriment de notre bien-être nasal : quant ils sont nombreux, on peut l’affirmer : un phoque ça pue !
Mais quiconque n’a pas descendu le petit escalier à coté du n°183 de la rue n’aura simplement rien vu de ce que le lieu a à offrir : outre d’autres phoques, quelques petits rochers aux formes particulières, aux creux évoquant des formes fossilisées. Les vagues de la marée haute et le brouillard au loin ajoutent un petit plus qui fait qu’on ne regrette certainement pas le détour.
Moeraki Boulders
Au vu de la renommée de ces rochers au beau milieu d’une plage, les touristes étaient présents en nombre. Si l’ont met de coté leurs poses particulièrement stupides sur les rochers, et la taille somme toute relativement limitée des rochers (que l’on perçoit toujours comme assez énormes sur les photos des guides et prospectus), l’endroit vaut quand même la pause. Les rochers fissurés, et même, pour certains, éventrés, seuls au milieu du sable, interloquent un peu quant à leur origine.
Une fois encore, deux versions s’affrontent ! Les scientifiques pensent à une accumulation de sédiments (boues, coquillages, sol marin) qui, par accumulation (jusqu’à il y a 55 millions d’années), puis par l’érosion liée aux assauts de l’océan, ont fini par former ces boules sphériques dont certaines vont jusqu’à 3 mètres. Plus poétique, la version Maori voit en ces rochers les restes d’Araiteuru, un immense waka atua (canoé des dieux) qui a subit quelques périples durant son long voyage -l’un des rochers ne serait autre que Hipo, le navigateur, quand un autre serait une gourde, ou d’autres encore une calebasse ou du kumara (sorte de patate douce).
Katiki Point
À peine plus au sud se trouve le village de Moeraki, et encore un brin plus loin après la traditionnelle gravel-road : Katiki Point.
Après avoir vu le phare, nous continuons et apercevons quelques phoques, puis.. non pas, 1, ni 2, ni même 3…. mais bien 8 yellow-eyed penguins (un groupe de 5, un groupe de 2, et le dernier qui n’a pas bougé durant 1 heure, visiblement très bien sur son perchoir en béton) !! Et même pas besoin d’attendre le soleil couchant pour les apercevoir ! Prenant leur temps pour se mouvoir, ceux-ci ne se laissent pas déranger par les très nombreux lapins gambadants en tous sens (DES LAPINS ! Partout !! Des lapiiiiins !).
D’autres phoques sont affalés plus loin sur une plage de sable ocre-orangé.
Seul regret : les accès au bord de mer sont cloisonnés -probablement pour empêcher les touristes un peu trop stupides de s’approcher trop prêt de la wildlife. Et pour cause : nous retournons sur la plage de Moeraki, espérant en voir un peu plus à marrée basse, quand nous tombons sur une troupe de touristes en bus qui se ruent en courant sur un pauvre phoque qui avait eu le malheur de sortir de l’eau… Il va de soi que l’infortuné animal n’a pas attendu longtemps avant de s’enfuir vers la mer !