À nous Les Rocheuses ! Direction Banff directement, sans passer par Calgary : non pas qu’on ne veuille pas, mais les disponibilités des campings dans les parcs nationaux sont très limitées, et il n’y a plus aucunes places, ni à Banff, ni à Japser, pour le week-end du 1er juillet (qui se trouve, en plus, être la fête nationale du Canada). En nous y prenant seulement 3 jours avant, nous ne dégottons plus que 2 spots disponibles sur tous les campings de Banff, et sans électricité. Tant pis pour la glacière, la bouilloire, et l’ordinateur qui permet d’écrire ces lignes ! Quant à Calgary, et bien nous devrons nous y rendre pour le week-end : un aller-retour somme toute raisonnable (Banff – Calgary = 130 km)
Nous avons donc dégoté une place sans électricité au camping de Tunnel-Moutain Village I.
Une vingtaine de minutes passé Calgary, nous les voyons grandir devant nous : les Rocheuses (Rocky Moutain).
Lac Minnewanka
Nous arrivons en milieu d’après-midi, assez pour nous permettre une première mise en bouche. Ce sera en direction du Lac Minnewanka. Une route panoramique de 13 km (la bien nommée Lake Minnewanka Scenic Drive) dessert, outre le lac, l’étang de Cascade Pond et le point de vue de Two Jack Lake.
Mais c’est véritablement le Lac Minnewanka qui vaut le détour ! À l’origine naturel, ce lac à été agrandi par des barrages, d’abord pour transformer ses rives marécageuses en lac agréable, puis pour y produire de l’hydroelectricité. C’est à cette occasion que l’ancien village de Minnewanka Landing s’est retrouvé sous les eaux.
Pour découvrir ses abords, le sentier dit du Canyon-Stewart longe la rive sur 1,5 km sans dénivelé : une balade facile pour profiter des vues sur le lac et les montagnes environnantes. Si l’on ne souhaite pas faire le tour complet du lac (24 km quand même), on fait demi-tour au niveau du pont qui enjambe la rivière alimentant le lac. On pourrait penser qu’un tour en canoë serait une bonne idée, mais à 85 $ la première heure puis 55 $ chaque heure suivante, on passe notre tour. L’indécence ne douchera pas nos souvenirs de ces eaux transparentes -et fraiches.
Canyon Johnston
Nous commençons la seconde journée par la randonnée du Canyon Johnston. Si on ignore au juste qui était Mr Johnston et ce qu’il est devenu, on sait qu’il était venu ici chercher de l’or et est reparti déçu. Soit.
Le départ se trouve à environ 20 km de Banff. En sortant de la ville, nous assistons au spectacle ahurissant de la file d’attente qui s’est formé pour prendre une photo des lettres formant le nom de la ville. Comme un avant-goût…
La randonnée de 5 km aller-retour est décrite comme « populaire » sur le site de Parcs Canada. Nous comprenons un peu tard ce que signifie « populaire ». 12 places restantes sur les stationnements à notre arrivée un peu avant 11h, des sentiers presque entièrement goudronnés, et, si on ne marche pas à la queue-leu-leu (mais peu s’en faut), il faut attendre et faire la file pour voir les deux chutes d’eau ! On passe notre tour pour la petite (Lower Falls), complètement saturée de monde, mais on est bien obligé de patienter pour voir la seconde (Upper Falls) : 30 minutes d’attente. Drôle de définition de la randonnée dans un parc national !
Heureusement, le dernier belvédère, quelques 200 m après la fin de la randonnée, est plus paisible -et encore plus impressionnant.
La randonnée en elle-même se faufile dans le canyon où passe la rivière aux eaux parfois bleues azures. La chute Upper Falls, de 30 mètres de haut, et le point culminant de la balade. Ne serait-ce les enfers du sur-tourisme, on aurait sans doute apprécié.
Banff : en ville
Cette première randonnée terminée, nous rebroussons chemin, direction Banff. Cette cité, fondée dans les années 1880 pour l’accueil des touristes arrivant par le train de la Canadian Pacific Railway, est située à 1400 m d’altitude et héberge 8300 habitants permanents. La ville qui donne son nom au Parc National qui l’entoure a comme des aspects de ville de montagne européenne : architecture semblable et sommets qui dépassent. Seules les chaînes de magasins et les nombreux pick-up qui circulent nous rappellent qu’on est bien en Amérique ! Le stationnement de la gare, à un peu plus de 5 minutes du centre-ville, est gratuit et dispose d’assez de places. Un joli point : les noms de rues portent les noms des animaux du coin, entre autres Caribou Street, Squirrel Street, Beaver Street et Otter Street 🙂 .
Passé le downtown, nous empruntons le Bow Falls trail, qui longe la rivière Bow en direction des chutes Bow Falls. 1,2 km qui offrent des vues assez sympathiques le long de la rivière. La chute en elle-même n’est pas si spectaculaire surtout avec les cars de tourisme qui déversent leurs passagers sur le parking juste au pied de celle-ci. Néanmoins, il faut bien aller jusqu’au bout, puisque la vue sur la vallée opposée est inratable.
Secteur Lake Louise
Impossible de trouver un hébergement dans le village de Lake Louise, et difficile de réserver une navette : même si 60 % des billets ne sont réservable que l’avant-veille à partir de 8h du matin, ce fut un vrai stress d’actualiser sans cesse la page des réservations de Parcs Canada jusqu’à obtenir un horaire qui nous convienne… Navette à 8h, c’est tôt, mais c’est mieux que 15h pour pouvoir profiter 😉
Les bus publics Roam quittant Banff pour Lake Louise étant eux aussi complets, il convient de faire en voiture le trajet de quelques 60 km (prévoir 45 minutes).
Lac Moraine
Nous débutons cette grosse journée par le Lac Moraine, situé à 1887 m d’altitude. Le chemin Rock Pile (0,8 km) mène rapidement à un point de vue sur le lac. Même si le lieu est très (trop) prisé des fanatiques inconditionnels de selfies qui s’écartent des sentiers malgré la consigne, écrasant toute tentative de végétation, il vaut la peine d’y grimper. Il est intéressant ensuite de longer le lac par le sentier Moraine Lake Lakeshore qui, sur 1,5 km aller simple, offre des accès sur le superbe lac glaciaire aux eaux azures.
Une location de canoë existe sur place : prévoir la modique somme de 140 $ l’heure. Inutile de dire qu’entre le tarif et la file d’attente, on passe notre tour !
Le lac mérite vraiment sa réputation tant sa couleur bleue nous émerveille. Seul bémol au tableau : l’accès ne se mérite pas, la navette nous dépose littéralement à 50 m devant ses eaux. De quoi donner envie de revenir plutôt à vélo ! 😉
Lac Louise et le sentier du Lac Agnès
Retour à la navette qui nous amène au Lac Louise. On quitte les eaux azures du Lac Moraine pour les eaux turquoises de ce lac glaciaire de 70 m de profondeur, situé à 1731 m d’altitude. Ses couleurs sont dues aux « farines de roche » amenées par l’ancien glacier qui alimentait ce lac.
Tout comme la province de l’Alberta, il tient son nom de la princesse Louise Caroline Alberta, quatrième fille de la Reine Victoria et épouse du gouverneur général du Canada (1878-1883). Le premier européen à l’avoir nommé avait préféré la dénomination « Emerald Lake », qui n’aura donc pas perduré.
Nous montons sur le sentier du Lac Agnès (6,8 km aller-retour). Ce dernier a été nommé en l’honneur, allez savoir, soit de la première touriste européenne à avoir vu le lac, soit de la femme du premier Premier Ministre du Canada, qui voulait qu’on lui rende hommage. Fort heureusement, les deux avaient le même prénom. Mais on sait que le lieu était déjà fréquenté depuis environ 10 000 ans par les peuples autochtones, qui, eux, le nommaient « lac dans les nuages ». Les canadiens-européens de la fin du XIXè siècle on quand même fait venir des guides Suisses pour développer le tourisme naissant. Au bout du sentier, un salon de thé alpin, alimenté une fois l’an par hélicoptère, présente une file d’attente interminable.
Quelques 900 m avant d’y accéder, on passe un plus modeste petit lac : Mirror Lake. Pas de reflet le jour de notre passage, on ne peut pas tout avoir ! 😉
La redescente effectuée, nous longeons le Lac Louise par le sentier Lake Louise Lakeshore, 2,4 km aller-simple. Vues superbes sur les montagnes en arrière, avant d’arriver au ruisseau qui alimente le lac. Ce dernier, couleur, je cite, « laiteuse » , est particulièrement froid ! Le lac lui-même ne dépassant pas 10°C en plein été, nous y trempons quand même les pieds : ça fait du bien quelques secondes, mais quelques folles sont quand même là en maillot en bain !
Il est presque 18h30 et nous devons reprendre la navette, la dernière quittant le lac à 19h30. Pas de nuitée à l’hôtel Fairmont Chateau Lake Louise, malheureusement complet jusqu’à la fin de l’année (prévoir quand même à partir de 999 $ la nuit pour la chambre premier prix, quelques 100 $ de plus pour une vue sur le lac ^^).
Seul regret : ne pas avoir eu le temps de monter au point de vue Fairview Lookout, de l’autre côté du lac, pourtant distant d’un seul petit kilomètre à pied pour 100 m de dénivelé. On aurait aimé aussi avoir vu passer plus tôt la suite du sentier du Lac Agnès, qui mène au mont Beehive : on aurait peut-être essayé de le caser dans notre planning !
Les sentiers à proximité immédiate de Banff
Juste en face du camping de Tunnel-Moutain I se trouve le Hoodoos viewpoint. Moins d’un kilomètre de sentier qui présente des vues non seulement sur les Hoodoos, traduites par « cheminées de fées », mais aussi et surtout sur la rivière Bow.
Nous nous dirigeons ensuite vers le sentier du Sommet du Mont Tunnel (2,4 km aller simple). Vendu pour une randonnée de 2 heures, pour une fois, nous sommes bien en-deça…. sauf si l’on prévoit la pause repas au sommet 😉 . Le Mont Tunnel (1690 mètres de haut) tient son nom de l’époque ou la Canadian Pacific Railway souhaitait creuser un tunnel sous la montagne pour y faire passer le train. Si les rails passent ailleurs, le nom est resté.
La randonnée vaut vraiment le coup : on atteint le sommet en seulement 45 minutes et les vues sur Banff, la vallée de la rivière Bow, et les sommets environnants, valent plus que le petit effort.
Et Canmore ?
Située une vingtaine de kilomètres avant Banff en venant de Calgary, mais à l’extérieur du périmètre du Parc National, la petite ville de Canmore est cependant plus charmante que sa voisine. Si elle demeure une destination touristique, accueillant les visiteurs qui n’ont pas trouvé de place à Banff, il semble y avoir une ambiance plus chaleureuse, en tout cas plus agréable à vivre.
Sur Main Street, plusieurs galeries d’art donnent du cachet à la bourgade entourée de sommets.
On se rend compte trop tard qu’il y a de nombreux Parcs Provinciaux dans ses environs immédiats, qui doivent probablement être agréable pour la randonnée puisqu’on est au début de la chaîne des Rocheuses.
Comme pour le Parc National de Kaamloops, situé lui après Banff, on garde ça dans un coin de nos têtes pour une escale lors de la traversée dans le sens contraire !
En guise de bilan
Le Parc National de Banff, c’est LE parc national le plus renommé du Canada. Ça se voit à sa fréquentation et aux barrières qu’il a fallu mettre en place pour limiter les accès. Néanmoins, si on retient un point négatif, c’est qu’on ne profite nulle part d’une relative quiétude. Il faut dire que ce Parc, classé patrimoine mondial de l’Unesco, est traversé par l’autoroute TransCanada reliant Calgary, AB, à Vancouver, BC. Le bruit des autos est permanent où qu’on soit, et quand il se calme c’est uniquement pour se retrouver coincé dans la foule qui fait la queue pour prendre des selfies.
Les deux best-of du parc, les lacs Moraine et Louise, méritent pourtant bien leur réputation. On en prend plein la vue, les couleurs sont épatantes, et s’élancer sur les sentiers permet de s’éloigner du pire des foules en délire.
Coté camping, malgré les incendies qui ravage le pays, le feu de camp est une institution, et les odeurs de fumées sont permanentes jusque dans les douches. Les tarifs des activités sont exorbitants, rendant même le canoé inabordable. Heureusement, les montagnes sont belles, et, surtout, les eaux tantôt bleues azures, tantôt transparentes, méritent la renommée du Parc. Comme l’affiche une pancarte de Parcs Canada, 97 % des espaces du parc sont au-delà des sentiers principaux, et peuvent être explorés pour plus de quiétude. Prévoir quand même une bonne préparation, et du bear-spray en cas d’attaque d’ours !
Ceci étant, on a peut-être un parti pris, mais franchement, si c’est pour découvrir et profiter de la montagne, nos bonnes vieilles Alpes font aussi bien l’affaire !
À suivre après un week-end forcé à Calgary pour cause d’absence de solution d’hébergement : la route dite Icefields parkways et le Parc National de Jasper. On croise les doigts pour plus de sérénité ! -c’est pas gagné 😉
Les paysages sont époustouflants ! Que de merveilles ! Les écureuils ne sont guère farouches.
Je note à Banff une rue Caribou. Moo-Mooz devait être content !
Paysages magnifiques 😍😍….