Vivre 4 semaines à Opotiki, village isolé de l’Eastern Bay of Plenty, c’est comment ?
Contrairement à la « capitale du kiwi » Te Puke, qui n’est qu’à 20km de Tauranga, 5ème plus grosse ville du pays, Opotiki est une petite ville située à 40km de la plus grande Whakatane. Par rapport à Tauranga/Te Puke, l’essence à Whakatane/Opotiki est en moyenne $0,20 plus chère du litre, les courses également, et la connexion internet y est exécrable.
En contrepartie, l’endroit est un peu plus calme.
Si la vie à Whakatane aurait sans doute été très agréable (commerces, french crêperie, bars, cafés, etc), Opotiki est plus isolé.
C’est pourtant là que nous avons :
- fait passer le WOF (Warrant of Fitness, équivalent de notre contrôle technique à faire tous les 6 mois) de notre voiture (c’est reparti pour elle jusqu’en octobre!) ;
- vécu 4 semaines dans notre voiture, sur un camping en bord de mer (photo) ;
- organisé des soirées Monopoly avec nos collègues et désormais amis Damien, Klara et Sven, bu des bières et mangé des chips ;
- fait du kayak de mer le lendemain d’un cyclone ;
- attendu, attendu, et attendu des messages de notre superviseur nous informant de nos horaires de travail du jour ;
- et, accessoirement, cueillit plusieurs milliers de kiwis contre de l’argent !
Un peu de tourisme
Nous avons déjà évoqué dans l’article précédent les deux totems de Waiotahe Beach, à proximité immédiate de notre camping, 6km avant Opotiki. Notre séjour prolongé nous invite donc à nous promener autour de quelques autres singularités des environs.
Un arbre de 2000 ans, classé tapu (tabou/sacré) par les maoris, se trouve sur le domaine Hukutaia, non-loin d’Opotiki. Celui-ci a servi à l’inhumation d’os de défunts en son tronc, avant d’être touché par la foudre dans les années 1900. Il demeure aujourd’hui encore impressionnant, avec les 2 totems qui l’entourent.
Le Te Mawhai Regional Park, avec quelques glowworms visibles la nuit prêt d’un mur humide, est aussi très joli de jour : fougères et point de vue sur l’océan sont de la partie, un incontournable si vous êtes bloqués sur Opotiki !
Enfin, sur la route de Gisborne, la Tauranga Loop Track nous fait longer la rivière Waioeka à travers une forêt de fougères de toutes sortes. 5 jours après le passage d’un cyclone, la seconde partie comprenait quelques arbres couchés à escalader ou à contourner. Il est également nécessaire de franchir la rivière en 2 points, avec l’eau qui arrive jusqu’au genoux.
Dentiste à Whakatane
Le seul dentiste d’Opotiki n’acceptant pas de nouveaux patients, et Amandine devant vraiment se rendre chez le dentiste, il nous faut aller jusqu’à Whakatane. La prise de rendez-vous a pu s’effectuer par e-mail, plutôt positif pour éviter un anglais téléphonique approximatif. Rien de spécial, la dentiste est compréhensive et fait le nécessaire pour assurer le maintien de la dent incriminée pendant 6 mois. Reste à voir si l’assurance va considérer une dent cassée comme une urgence dentaire et procédé au remboursement.
Library (bibliothèque)
La connexion internet du camping étant exécrable, il nous faut parfois pendant nos days-off (jours de repos) nous rendre à la bibliothèque d’Opotiki : la connexion est meilleure, bien que pas terrible, mais le lieu offre aussi un abri bienvenu par temps de pluie ou par vent fort.
Survivre à un cyclone
En ce jeudi 13 avril 2017, l’ex-cyclone tropical Cook arrive sur les côtes de Nouvelle-Zélande ! Prévu pour être le pire ici depuis 49 ans, la veillée en camping s’annonce particulière.
Après 2 jours d’incertitudes et de météo aléatoire, il est bien là, prêt à parcourir presque tout le pays sur son axe nord-sud. 19h, arrivée sur Bay of Plenty. En certains endroits, les vents atteignent 150km/h.
De notre coté, la coupure de courant arrive vers 19h15 : nous avions anticipé, le repas est prêt depuis 10 minutes ! Nous nous réfugions dans la cuisine le temps que tout cela passe. En cette saison, il fait déjà nuit, nous ne voyons donc pas grand chose. Quelques branches volent, et la proximité immédiate du camping avec le bord de mer laisse envisager la possibilité d’une évacuation vers un abris avec des vivres. Mais finalement, le vent restera relativement raisonnable, n’arrachant qu’un arbre à proximité immédiate de notre emplacement de camping (nous avions eu la bonne idée d’éloigner la voiture au préalable) et ne causant pas d’inondation incontrôlée. Vers 19h50, les rafales de vent fléchissent un peu, et on peut dire à 20h10 que nous nous sentons sauvés, malgré le retour de la pluie ! L’eau courante (froide) reste accessible. L’électricité quant à elle ne reviendra que le lendemain vers 18h, et la connexion internet le surlendemain en fin de soirée.
Le chocolat oublié dans la voiture restera donc le fait le plus sordide de la soirée.
Verdict ?
Disons-le tout net : la vie à Opotiki, c’est pas passionnant ! Les jour-off n’étant pas connu à l’avance, il est impossible de planifier quoi que ce soit, ce qui nous oblige à errer pas mal autour de la ville, et surtout, après 3 semaines, à errer au camping. Heureusement que nous avions le Monopoly ! La 4ème semaine sera celle de trop, nous commencions même à prendre certaines habitudes ! Il est donc temps de quitter tout ça…