Après les étapes majeures du Rocher Percé et du Parc National Forillon, il est temps de boucler la route du retour. Mais il reste encore plusieurs belles haltes à découvrir, en particulier des phares historiques et les Monts Chic-Chocs qui forment le Parc National de la Gaspésie !
Longeant la côte nord de la Gaspésie, la route 132 est bien vallonnée. Passé l’Anse-aux-Griffons et Rivière-aux-Renards, elle traverse plusieurs autres petits villages, dont certains très mignons vue des hauteurs bitumées.
Phare historique de Pointe-à-la-Renommée
Le phare historique de Pointe-à-la-Renommée est le second phare ayant pris place sur le site : dressé en 1907, ce phare en fonte remplace alors un vieux phare en bois de 1880 réclamant trop d’entretien. Démis de ses fonctions en 1975, il fut démonté et envoyé à Québec 2 ans plus tard. C’est seulement grâce à la mobilisation de 3 femmes qu’il retrouva son site d’origine une vingtaine d’années plus tard ! Après être passé au blanc, il retrouvera aussi sa couleur rouge d’origine, couleur intéressante le long des côtes gaspésiennes pour le faire ressortir devant les monts enneigés !
La visite est bien intéressante et retrace l’histoire du phare et la vie de ses gardiens ultra-polyvalents. Le premier d’entre eux, James Ascah (en poste de 1880 à 1913) est arrivé avec sa femme et ses 8 enfants par bateau avant qu’une route n’existe. Il eut comme premières missions de construire un escalier d’accès pour permettre de débarquer ! Plus tard, ses 14 enfants l’aidèrent dans les tâches quotidiennes ultra-diversifiées : remonter le mécanisme (prévoir 15 minutes toutes les 3 heures), gérer le télégraphe, les signaux, consigner les passages des navires, effectuer les réparations grâce à la forge sur place , coordonner les sauvetages… et gérer la vie quotidienne dans un lieu isolé approvisionné une seule fois l’an !
Jouxtant le phare se trouve la reconstruction du bâtiment de la station Marconi. C’est sur ce site que fut installée la première station de radiotélégraphie sans fil d’Amérique du Nord.
L’exposition y prenant place relate la vie et l’œuvre de l’italien Guglielmo Marconi (1874-1937), l’inventeur de la T.S.F, qui révolutionna littéralement la transmission des communications à bord des navires… ainsi que les sauvetages en cas d’avaries ! Sans la T.S.F, le Titanic n’aurait jamais envoyé l’un des plus célèbres S.O.S de l’histoire…
La côte de Haute-Gaspésie
Vallonnée, la route 132 continue de traverser des hameaux en longeant l’estuaire du Saint-Laurent.
Plus loin, le phare du Cap-de-la-Madeleine (béton armé, 1908) mérite qu’on y fasse une pause.
Tout comme le suivant, le Phare de La Martre (bois, 1906)… évidemment rouge lui aussi ! Malheureusement, même s’il peut officiellement se visiter, celui-ci est déjà « fermé pour l’hiver » (14 septembre, l’hiver ? ok ok…) !
Parc national de la Gaspésie
Le parc prend place au sein du massif des Chic-Chocs, partie gaspésienne de la chaîne des Appalaches.
Longue hésitation entre deux randonnées majeures de ce parc provincial : le Mont Albert (1154 m) ou le Mont Xalibu (1120 m). Le mont Albert semble être la randonnée la plus prisée. Le sentier du Mont Xalibu quant à lui possède une portion commune avec le sentier international des Appalaches (SIA – IAT). Xalibu est un mot de la langue algonquienne pour désigner le Caribou.
Et c’est bien pour ce dernier et ses 10,4 km aller-retour que nous optons. Sa promesse ? De belles vues tout au long de la montée, qui débute en forêt avant de devenir terriblement rocailleux. La dernière portion jusqu’au sommet est un paysage de toundra. De fait, les 2 premiers kilomètres sont très faciles, et les 2 derniers sont plutôt ardus ! Et la vue, me direz-vous ? Eh bien… on n’en sait rien ! Un épais brouillard nous aura suivi du bas jusqu’au sommet, et ce n’est qu’un peu avant de replonger dans les bois qu’il s’est enfin dissipé ! Le peu qu’on en a vu, c’est véritablement beau : lacs, couvert forestier, petite chute d’eau, monts voisins oscillants au loin… Oui, on valide !
Le début du sentier est commun avec l’accès au Lac-aux-Américains. Pour un détour de 50 mètres, il serait vraiment dommage de se priver de ce superbe cirque glaciaire… au retour, une fois le ciel dégagé 😉
Sainte-Anne-des-Monts
Nos dernières nuitées en camping se passeront au bord de l’estuaire du Saint-Laurent, à Sainte-Anne-des-Monts.
Cette petite ville est la porte d’entrée vers le Parc national de la Gaspésie, situé à une quarantaine de kilomètres au sud (selon les secteurs). Ni mignonne, ni désagréable, les couleurs du soleil couchant sur le fleuve sont de ces moments dont il faut profiter.
Sur la route de Québec…
Après 8 jours de découverte de la péninsule gaspésienne, il est temps pour nous de rejoindre Québec pour l’hiver : notre nouveau logement nous y attend ! Avant de, pourquoi pas, retourner découvrir une Gaspésie différente, vêtue de son blanc manteau ? Car, si la région se désertifie malheureusement grandement durant l’hiver, et que la plupart des commerces et activités touristiques cessent dès mi-septembre, il n’est pas dit que nous ne tenterons pas de profiter de la quiétude hors-saison de cette partie du Québec maritime.
En attendant, on rate le phare de Cap-Chat avant de rejoindre Matane, là où l’on avait quitté la rive sud du fleuve en avril dernier. L’occasion, sur la route, de faire une halte au Site historique maritime de la Pointe-au-Père (Rimouski) pour y visiter le phare, le musée du naufrage de l’Empress of Ireland, et pénétrer dans le sous-marin Onondaga, qui étaient eux-aussi fermés en avril dernier. Nous quittons ainsi ces phares mythiques du Saint-Laurent, qui ont guidés tant de navires, avant que la plupart ne soient mis hors service depuis que les GPS sont intégrés sur tous les navires.
Un road-trip en Gaspésie ?
Pour cette ultime portion de notre road-trip, on retrouve quelques bonnes surprises (et pas seulement les bières québecoises).
À commencer par les avantages du camping en Gaspésie : des bacs à vaisselle systématiques, des abris, et même des prix raisonnables.
Sur la route, de nombreux villages aménagent des « haltes municipales ». Pas d’interminables kilomètres sans pouvoir s’arrêter !
Pour les coté moins positifs : en septembre, beaucoup de sites sont déjà fermés ou en horaires restreints. La péninsule se ferme littéralement aux touristes de début octobre à mi-mai : quel dommage ! Il y aurait pourtant un beau potentiel -il suffit d’en juger sur les sites encore ouverts.
Au bord de l’estuaire ou au bord du golfe, le Saint-Laurent est partout présent. Une belle conclusion pour nous, qui mixe les villages de pêcheurs, les randonnées vers les (petits) sommets, le bout des terres visibles, et ce coté un peu reculé, paisible.
Bon séjour hivernal à Québec. J’attends la suite au printemps !
Il est temps d’hiberner !