Après une première étape en Gaspésie nous menant de la Vallée de la Matapédia à l’emblématique Rocher Percé, nous continuons vers la plus grande municipalité et ses environs : Gaspé et le Parc National Forillon.
Gaspé
Le Site historique Berceau du Canada est situé sur la Pointe O’Hara. C’est à cet endroit que Jacques Cartier aurait planté sa fameuse croix en 1534, prenant ainsi possession du territoire au nom du roi François Ier. Aujourd’hui, une croix en granit s’y dresse, ainsi que quelques bâtiments reconstitués du Gaspé des débuts 1900.
Plus loin, six stèles relatent la rencontre entre Jacques Cartier et les autochtones Micmacs qui fréquentaient ce lieu.
On y apprend que plusieurs villages composant la municipalité de Gaspé sont anglophones. Au début du XXème siècle, on considérait que la répartition linguistique en Gaspésie était de 50/50. On est davantage sur du 90/10 aujourd’hui, dont des communautés telles que Douglastown, haut-lieu de l’immigration irlandaise en son temps.
La ville de Gaspé, nichée au bord du Golfe du Saint-Laurent, semble être agréable à vivre… mais ne nous avançons pas, elle se désertifie dès le début de l’automne. On aurait peut-être aimé y travailler, mais il n’y a aucune opportunité dans le secteur du tourisme en hors saison !
Site d’Interprétation Micmac
Après une journée au Parc Forillon (voir ci-après), nous rebroussons chemin vers Gaspé et le Site d’Interprétation Micmac. La Première Nation Micmac vivait et vis toujours le long du Golfe du Saint-Laurent, dans ce qui est aujourd’hui les Provinces Maritimes (Nouveau Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard) et la Gaspésie.
Malgré la motivation du guide, la visite guidée de 2h30 n’est pas aussi intéressante qu’espérée et se concentre essentiellement sur les objets utilisés pas les Micmac avant et après la colonisation. Nous repartons frustrés de ne pas en savoir davantage sur l’histoire de ce peuple nomade.
Parc National Forillon
Fait rare au Québec, ce Parc National est véritablement national, géré par Parcs Canada.
Difficile de choisir entre le sentier Les Graves, qui mène à Cap Gaspé et au « Bout du Monde », et le sentier du Mont-Saint-Alban, qui promet une superbe vue depuis la plateforme érigée à son sommet.
Qu’à cela ne tienne : va pour les deux !
On opte d’abord pour le premier, qui mène au bout de la Presqu’Île Forillon. C’est qu’on ne va pas tous les jours au Bout du Monde ! Depuis le stationnement de L’Anse-aux-Amérindiens, un aller simple de 4 km se parcours sur un terrain facile. Seule la portion finale, entre le phare blanc et rouge de 1950 et le belvédère, descend un peu plus fortement. Pour varier les plaisirs, on peut emprunter la route en gravier pour le retour, à peine plus courte.
Et puisqu’on a encore le temps et qu’il existe un itinéraire aller-retour de 5,4 km, plus court que la boucle complète, on s’engage aussi vers le Mont-Saint-Alban (283 m) depuis la plage de Petit-Gaspé. À notre avis, ce sentier est plus intéressant que le précédent. Certes, il ne mène pas au « Bout du monde », mais le panorama vaut amplement la montée ! En outre, sur la plateforme du sommet, la vue s’étend aussi loin que le Rocher Percé et l’Île Bonaventure.
En bonus, sur le chemin, une belle surprise : tapis dans les bois, un orignal, mastique lentement son repas. Majestueux cervidé, même paisiblement affalé !
Cap-des-Rosiers
Dernière halte rapide au phare de Cap-des-Rosiers … avant un retour le lendemain matin, cette fois sous la brume. Ce phare de 34 mètres de haut est quand même le plus haut du Canada ! Il fut érigé en 1858 à l’endroit même où l’estuaire du fleuve Saint-Laurent se jette dans le Golfe du Saint-Laurent. Son gardien en 1942, témoin de la Seconde Guerre Mondiale, vis en direct des U-Boat allemands torpiller deux navires de ravitaillement en route vers l’Europe ; l’une des torpilles atteint même la côte, faisant ressentir comme un tremblement de terre aux habitants des environs.
Le sentier du Banc longe la côte sur 2 km entre le phare et le centre d’accueil nord du parc. S’y dresse un mémorial aux irlandais qui périrent lors du naufrage du Carricks en 1847. Le navire s’est échoué non loin alors que ses passagers fuyaient la Grande Famine sévissant en Irlande : seuls une cinquantaine de rescapés furent dénombrés sur les quelques 170 personnes à bord.
C’est magnifique, tout ça ! Mais maintenant, au travail ! :o)