En Gaspésie (1/3) : de la Matapédia à Percé

Avant de prendre possession de notre nouvel appartement à Québec, quelle meilleure idée que de prolonger notre road-trip en partant 1 semaine en Gaspésie ? L’idée est simple : profiter de la basse saison pour découvrir la péninsule sans rien programmer, au risque de devoir revenir pour approfondir les secteurs qui nous auront tapés dans l’œil 😉

Première partie : de la Vallée de la Matapédia à Percé via la Baie des Chaleurs

Vallée de la Matapédia

Cette fois-ci, nous ne reprenons pas la très jolie route côtière 132 dite Route des Navigateurs : on fonce directement vers Amqui par l’autoroute 20. Pause pour la nuit : l’occasion de piquer une tête dans le Lac Matapédia.

Camping d’Amqui, au bord du lac

Nous longeons la Vallée de la Matapédia, avec un premier arrêt au Pont Couvert de Routhierville. Construit en 1931, ses 78 mètres de long le qualifie comme plus long pont couvert du Québec Maritime.

Pont Couvert de Routhierville

À Matapédia se trouve un belvédère à l’architecture originale mais décevant et hors de prix (5 $).

Belvédère de Matapédia

Parc National Miguasha

Quelques kilomètres seulement après Matapédia, on atteint le Parc National Miguasha, situé au bord de l’embouchure de la rivière Restigouche. Sur ce site ont été trouvé de nombreux fossiles du Dévonien, datant d’il y a 370 millions d’années. Cette période, parfois appelée « Âge des poissons », voit cette espèce se diversifier grandement. Elle est aussi la charnière entre le poisson et les premiers animaux terrestres.

Longeant la falaise où ont été faite la plupart des découvertes, un sentier de 3 km retrace l’histoire de la vie sur Terre.

Baie des Chaleurs

Carleton-sur-Mer est une petite station côtière de 4000 habitants, somme toute pas mignonne pour un sou. Néanmoins, le banc de sable au niveau du Phare de Carleton sauve la mise, et semble accessoirement être le paradis des kitesurfeurs !

Phare de Carleton-sur-Mer

La route longe la côte nord de la Baie des Chaleurs, face au Nouveau Brunswick (côte sud). Cette province ayant une heure de décalage avec le Québec, le téléphone ne cesse de faire des va-et-vient horaires en fonction du signal qu’il capte… On s’y perdra plusieurs fois !

Avec moins de 3 000 habitants, la cité de Bonaventure est plus charmante que sa voisine. Elle marque notre retour en Acadie et en territoire Micmac ! Tout comme de larges parties de la Nouvelle Écosse et du Nouveau Brunswick, la population du sud de la Gaspésie a des racines acadiennes.

C’est l’occasion de visiter le Musée Acadien du Québec. Un peu cher (15 $) pour la taille de l’expo, mais intéressant. On y reparle bien sûr du Grand Dérangement, mais aussi des origines des acadiens et de qui ils sont aujourd’hui.

Camping au bord de la « mer » avec bruits des vagues et eau… ma foi plutôt tiède ! La Baie des Chaleurs mérite bien son nom. 😉

Bonaventure

Percé

Au départ pour Percé, la route 132 longe la côte. Avant qu’enfin, il surgisse : le fameux Rocher Percé, emblème de la Gaspésie s’il en est.

Rien de tel qu’une vue depuis le sentier menant au Petit Mont Ste-Anne

Cet impressionnant rocher mesure 450 mètres de long, 90m de large et 85m de haut. Son arche est d’environ 30 m de diamètre. La formation rocheuse qui émerge à ses coté, nommée l’Obélisque est le témoin d’une ancienne arche, effondrée en 1845.

Pour mieux l’apercevoir, le Géoparc mondial Unesco de Percé propose plusieurs sentiers. Nous optons pour celui du Petit Mont Ste-Anne et de la Forêt Magique, qui fait prendre un peu de hauteur.

La « Forêt Magique », Petit Mont Ste-Anne

Le village de Percé (3 000 habitants) en lui-même présente plusieurs attraits. Déjà, il n’est pas qu’une succession de boutiques souvenir : un bon point ! Mais en plus, il possède certains bâtiments historiques, et son architecture n’est pas désordonnée. Et, contrairement à la plupart des bancs publics du Canada, ceux de Percé ne sont pas sponsorisés par des entreprises ou des personnes décédées, mais on peut y lire des citations de toutes sortes en rapport avec le village : en majorité des extraits de poèmes, mais aussi cette élancée du jeune René Lévesque en 1947, 30 ans avant qu’il ne devienne Premier Ministre du Québec : « Percé ! Percé l’incomparable, l’indescriptible, l’incroyable Percé ! ».

Malheureusement, la villa Frederick-James est en plein travaux : courant 2022, elle a été déplacée de 19 mètres pour la préserver de l’érosion de la falaise. Cette maison emblématique de Percé fut érigée vers 1887 sur le Cap Canon par le peintre éponyme, lui offrant une vue imprenable sur le rocher. On repassera un jour, sans les bâches oranges !

Percé : le front de mer (en bas) et l’île Bonaventure (en haut)

Parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé

Le meilleur moyen de partir à la découverte du ce Parc Provincial (bienvenue au Québec 😉 ), c’est bien sûr la croisière vers l’île Bonaventure. Malgré une météo très pluvieuse, on décide d’y aller sans attendre le retour du soleil prévu pour le lendemain !

Le Rocher Percé et l’Obélisque

En un peu plus d’une heure, le bateau nous amène au plus prêt du Rocher Percé, avant de faire le tour de l’Île Bonaventure. L’occasion d’observer plusieurs dizaines de phoques gris nager dans ses eaux, et d’avoir un premier aperçu de sa colonie de fous de Bassan.

Phoques gris
Certains fous de Bassan nichent à même la falaise…

Il y aurait 50 000 couples de fous de Bassan sur l’île ! Bruyants et odorants, ces oiseaux nichent pour 40% à même la falaise. Les 60% restants vivent au-dessus, avec pour chaque couple un espace d’environ 80 cm de diamètre. Très territoriaux, les couples se retrouvent chaque année exactement au même endroit.

… les 60 % restants se contentent de la partie supérieure

Au niveau des populations humaines, l’île fut habitée jusqu’en 1971. On y a dénombré jusqu’à 35 familles, essentiellement descendants d’immigrants Irlandais et des îles anglo-normande, en particulier Jersey. Initialement des pêcheurs, ils étaient aussi agriculteurs.

L’île fut abandonnée peu a peu, d’abord seulement l’hiver puis toute l’année. Il faut dire que ni l’eau potable ni l’électricité n’y avaient été raccordées. Elle est désormais un parc provincial (enfin, national du Québec !) géré par la Sépaq.

Certaines des maisons abandonnées ont été restaurées

Un sentier de 8 km fait le tour de l’île : il nous mène d’abord à la colonie de fous de Bassan, puis passe devant les maisons restaurées du village abandonné.

Colonie de fous de Bassan

Sur la fin, un renard nous accompagnera pour ainsi dire jusqu’au quai. Ces animaux résident sur l’île depuis très longtemps, probablement passés via un pont de glace. Signe du changement climatique, la glace ne se forme plus entre la côte et l’île depuis 1994.

Si les fous de Bassans sont les stars de l’île, les phoques et les renards sont nombreux également !

Quand à nous, c’est détrempés que nous rejoignons le bateau pour les 15 minutes d’une traversée qui nous ramène à Percé. Une ambiance différente des photos affichées lors du plein soleil, mais une ambiance malgré tout profitable !

L’île Bonaventure « ferme » à 17h, laissant ainsi la faune tranquille

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