Culture et nature au Manitoba

Le Manitoba, ce n’est évidemment pas seulement sa capitale, même si la majeure partie de la population vit dans le sud de la province. Pour se représenter la vie à diverses époques, nous allons au Manitoba Museum de Winnipeg, puis, plus à l’ouest, au musée des pionniers de Fort la Reine à Portage la Prairie. Enfin, un jour bonus, direction le Parc Provincial du Mont-Riding, à peine plus au nord.

Manitoba Museum

Le Musée du Manitoba retrace l’histoire de la province et des Prairies, de la formation de la Terre à nos jours : un bien vaste programme !

Le mot Manitoba vient de l’annishinabee « manidoobaa », « là où vit le grand esprit ». La Province intégrera officiellement la Confédération en 1870, après une révolte des Métis qui n’avaient pas été consulté lors du transfert des Terres administrées jusqu’alors par la Compagnie de la baie d’Hudson vers le Canada.

Passée la période où les Prairies étaient sous le niveau de la mer, on se concentre sur les Premières Nations (entre autres Dakota/Sioux, Anishinabeeg, Cree, Ojibway) aux modes de vie bien différents des peuples plus à l’est. Dans ce secteur, on vivait de la chasse au bison, et on s’installait dans des tipis qui devaient pouvoir être déplacés. Le bois étant rare, pas question de dresser des maisons à chaque déplacement !

On est accueilli par des bisons

La chute des populations de bisons va révolutionner les modes de vie. Répandu sur une large partie des plaines du sud-Canada et du nord des États-Unis, il était partie intégrante de l’éco-système des Prairies. Mais l’introduction des armes à feu va s’apparenter à un véritable massacre de cette espèce, qui se retrouvera en moins de 20 ans en danger d’extinction. On estime au bas mot 30 millions de bêtes en 1700, et de rares survivants cloitrés dans de minuscules poches de survie en 1880. Aujourd’hui, le bison d’élevage dépasse en nombre les quelques milliers de bêtes encore sauvages. Les prairies elles-même ont été complètement remodelées, les européens voyant ces vastes étendues sans arbres comme autant de champs à cultiver…

L’arrivée des européens dans cette zone est symbolisée par l’aventure de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Le premier navire ayant traversé l’Océan jusqu’à l’extrême nord de ce qu’est aujourd’hui le Manitoba est reconstitué dans une salle. Le succès de l’expédition a mené à la création de cette compagnie un an plus tard, en 1670. Spécialisée dans la traite des fourrures, en particulier du castor, elle existe toujours aujourd’hui dans d’autres secteurs d’activité !

La dernière salle se concentre sur la ville de Winnipeg et son évolution, avec des reconstitutions de bâtiments des années 1920. Une ambiance bien différente !

Manitoba Museum, salle Winnipeg

Une visite intéressante, il est possible de passer plus vite sur les salles non rénovées, aux contenus parfois indigestes. Les 2 heures que nous avions avant la fermeture (à 16h!) sont quand même le strict minimum !

Le bison est aujourd’hui l’emblème du Manitoba.

Fort La Reine Museum

C’est à Portage la Prairie, à l’ouest de Winnipeg, que se trouve le musée de Fort la Reine, un regroupement de bâtiments historiques de la période 1870 à 1940. Pour la plupart issus de dons des familles à la fin du XXè siècle, les bâtisses proviennent toutes de la région et regroupent désormais divers artefacts de cette période qui a transformé la vie de la province : arrivée du Chemin de Fer en 1885 menant à une immigration de masse fortement encouragée par l’allottement de terres (de 150 000 à 1,5 millions d’habitants en 50 ans, dont de nombreux ukrainiens et scandinaves en plus de canadiens de l’est), transformation en terres agricoles…

Il est bien intéressant de pénétrer dans les différents bâtiments, de la petite maison de 1879 où vivait une famille de 12 pionniers à celle, deux fois plus grande, où résidait une famille bourgeoise.

Dans cette maison logeaient 12 personnes
Deux intérieurs de maisons, au style à la fois proche et différent
Une fameuse « grange rouge » typique
Commerce et poste
Commerce

Une « grange rouge », une école, une imprimerie et un commerce siègent également dans ce village-musée. Les explications sont concises, on en aimerait davantage, mais la visite vaut largement qu’on s’y attarde un peu plus d’une heure. Le plus surprenant qu’on ait appris ? Avec l’éloignement et le peu de matériaux disponibles dans Les Prairies, il n’était pas rare de commander sa maison dans le catalogue de vente par correspondance ! Celle-ci arrivait quelques semaines plus tard par le train accompagnée des plans, et il n’y avait plus qu’à réunir une petite équipe de construction pour la monter !

En bas à droite, l’école
Bureau de poste, cordonnier et salle du cheminot

Parc National du Mont-Riding

Nous décidons de nous accorder une journée supplémentaire au Manitoba, direction le Parc National du Mont-Riding (Riding Mountain National Park). Pour s’y rendre, on emprunte la variante de la Transcanadienne MB-16. Ce faisant, l’on traverse des champs et des silos souvent desservis par la voie ferrée, ainsi que de rares petits villages.

Soudain, une colline apparaît au loin et la route devient très légèrement vallonnée : c’est le début de l’escarpement du Manitoba qui mène au Mont Riding.

Sur la route MB-16, une montagne au loin !

Arrivés à Wasagaming, nous nous dirigeons vers la location de kayak sur la marina du lac Clear Lake.

2 heures de pagayage à partir vers un sens puis l’autre du lac. Un faible vent créé quelques vaguelettes au retour, plutôt marrantes. On se retrouve bien mouillés des jambes quand même 😉 .

Clear Lake, Riding Mountain National Park
Kayak sur le lac Clear

Pour la nuit, nous choisissons le plus simple : le camping de Wasagaming. Nous sommes avertis dès l’arrivée : rien ne doit trainer qui émette la moindre odeur pour ne pas attirer les ours ! Pas même une bougie ! Nous respectons les consignes, la glacière dormira dans la voiture pour la nuit. Ainsi, en-dehors de la visite d’un écureuil terrestre très curieux en soirée et au petit matin, et des sempiternels ‘sti d’maringouins en tout temps, rien à signaler ^^

La faune n’est pas toujours celle qu’on attend ! Ici, un écureuil terrestre.

Au réveil, direction l’enclos à Bisons du parc (Lake Audy Bison Enclosure), à 40 km dont 22 km de gravel road. Une quarantaine de bisons pâturent ici, après une seconde tentative de réintroduction de 10 bisons en 1940 (la première, en 1931, ayant échouée puisque les bisons réintroduits étaient porteurs d’une maladie). Le site a été choisi car des ossements de bisons y avaient été trouvés. Il semble que les bisons se soient bien adaptés et participent à la tentative de retour à la Prairie originelle. En effet, si le bison a besoin des Prairies, les Prairies ont besoin du bison ! Sans leur piétinement incessant, l’écosystème a complètement changé, perturbant toutes les autres espèces : en particulier, les arbres commencent à pousser… Lorsqu’on y ajoute les humains qui n’ont eu de cesse de transformer cette immense étendue en une infinité de champs on réalise que la Prairie originelle est aujourd’hui quasiment disparue.

Lake Audy Bison Enclosure

Mais revenons à nos bisons : nous faisons quand même trois tours de l’enclos pour en apercevoir une dizaine d’assez loin, excepté un autre qui a très furtivement traversé la route devant nous. Est-ce que ça vaut de se taper une route non-revêtue pendant presque 2 heures, la discussion est ouverte 😉

Retour à Wasagaming pour goûter… le burger de bison. Tant qu’à faire !

Au revoir, Manitoba

Direction ouest, direction la Saskatchewan ! On a l’impression de quitter rapidement le Manitoba, et c’est le cas. Malgré qu’on y ait passé un jour de plus qu’anticipé, quid des abords du Lac Winnipeg (un lac plus grand que la Corse!), du Lac Manitoba, ou encore de Churchill, ville à l’extrême nord-est, au bord de la Baie d’Hudson, accessible uniquement par le train ou l’avion ? Une autre fois, qui sait ? « Friendly Manitoba » affichent les plaques d’immatriculation, et on confirme qu’en effet, la province est accueillante 🙂

Wasagaming

2 commentaires sur «Culture et nature au Manitoba»

  1. Coucou les loulous, toujours de belles aventures à vivre pour vous deux vous êtes super et oui il faut pagayer pour y arriver toujours de belles choses a voir et c’est toujours un grand plaisir de vous lire nous voyageons avec vous a travers tous ces beaux récits et ces belles histoires

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