Cape Reinga & « Top of NZ »

phare cape reinga

L’accès à l’extrême nord du « Winterless » (sans hiver) Far North, et donc du Northland, et donc de la Nouvelle-Zélande, se fait par une route unique qui serpente à travers la péninsule d’Aupouri sur pas moins de 100 km. Aussi appelée « Top of NZ », nous arrivons ici au-dessus du 35ème parallèle sud (parait-il que le climat est subtropical… parait-il !). La seule alternative est d’emprunter Ninety Mile Beach, nous y reviendrons plus bas.

itinéraire cape reinga
En route vers le Top of NZ !

 

Malgré quelques petits villages que l’on traverse, il faut attendre 20 km avant Cape Reinga pour atteindre le premier réel point d’intérêt.

 

La dune Te Paki

La vaste étendue de sable qui forme la dune Te Paki est assez impressionnante. Déjà, d’en bas, sa hauteur laisse songeur. Alors qu’on vient de traverser de petites collines de verdure, on se retrouve, passé une zone tampon d’arbres de quelques mètres à peine, en plein désert.

te paki dune
Arrivée à la dune de Te Paki

 

La dune est connue pour être dévalée en planche : nous emportons une planche de bois, reste inutilisé de notre lit : ça ne marche pas, elle s’enfonce dans le sable ; une vraie planche est nécessaire pour glisser à vive allure. De toute façon, la pente est bien trop impressionnante pour s’y risquer, petites natures que nous sommes.

Gravir la dune vaut quand même le coup : de là-haut, on peut distinguer la mer en contrebas, les collines verdoyantes de l’autre, et surtout l’étendue désertique de sable fin qui s’accumule.

La dune de Te Paki : du sable à perte de vue !

 

Cape Reinga, entre Mer de Tasman et Océan Pacifique

Mais c’est à Cape Reinga que le clou du spectacle de notre road-trip dans le Northland se ressent. Coté ouest, les vagues acharnées qui viennent se fracasser sur la plage en contrebas. Coté est, le calme de l’océan et la côte rocheuse. Au centre, le fameux phare. Le tout dans une végétation certes ternie par la saison, mais qui rend le cadre presque naturel.

Le phare de Cape Reinga

Pour la petite histoire : le phare a été construit en 1941 pour remplacer la lanterne de Motuopao Island, et a été automatisé en 1987. Comme tous ses camarades phares disséminés le long du pays, il est désormais entièrement géré depuis Wellington. 165 mètres au-dessus du niveau de la mer, 10 mètres de haut, un flash toutes les douze secondes visibles à 35 kilomètres. La lampe actuelle est alimentée uniquement par une batterie chargée par le panneau solaire situé sur le phare.

 

phare cape reinga
Reinga lighthouse, point le plus au nord de la Nouvelle-Zélande

 

De par les lois de la géographie, nous avons le privilège d’observer les eaux de la Mer de Tasman (à l’ouest) rejoindre ici celles de l’Océan Pacifique (à l’est). 57 km au large, les Three Kings Islands (nommées ainsi par Abel Tasman parce qu’il les aperçut le jour de l’épiphanie) sont également visibles en cette belle journée. 🙂

Cape Reinga. À l’ouest, la Mer de Tasman ; à l’est, l’Océan Pacifique

 

Étonnamment, nous ne sommes ici qu’à 1 452 km* -par la mer- de Bluff, la ville la plus au sud de l’Île du Sud, que nous foulions de nos pieds il y a 4 mois jour pour jour de cela (à comparer avec nos 16 000 km parcourus dans le pays). * si l’on en croit la pancarte ici présente, puisque la même pancarte à Bluff indique… 1401 km jusqu’à Cape Reinga ! 😉

 

Te Rerenga Wairua

Pour les Maoris, Te Rerenga Wairua (Cape Reinga) est le lieu d’où partent les esprits des défunts pour rejoindre Hawaiki, la terre de leurs ancêtres -d’où provenait le navigateur mythique Kupe. Les esprits descendent vers l’eau en empruntant les marches formées par les racines du kahika, l’arbre pōhutukawa qui termine le cap, avant de continuer leur voyage.

Le lieu revêt donc une importance toute particulière dans la mythologie Maorie, et est à ce titre sacré. Concernant le kahika, survivant en bravant les éléments (sol rocailleux, vent salé, etc.) comme les pōhutukawa savent le faire, il a la particularité de ne jamais faire de fleurs…

Ces eaux « tumultueuses » sont aussi considérées comme celles où la mer mâle Te Moana Tāpokopoko a Tāwhaki rencontre la mer femelle Te Tai o Whitireia.

 

En attendant d’y retourner le lendemain matin pour bénéficier d’une autre luminosité, nous nous installons au camping du DOC de la Tapotupotu Bay attenante.

Concernant le retour du matin suivant, toujours aussi superbe ! Du coté ouest, la plage de Te Werahi Beach et le Cape Maria van Diemen étaient aussi resplendissants. (Amusant comme on peut distinguer assez facilement les lieux nommés par Abel Tasman, les lieux nommés par James Cook, et les lieux qui ont conservés -ou repris- leur nom maori ! ^^)

Cape Maria van Diemen
Cape Maria van Diemen

 

Petit avantage : nous étions d’ailleurs les seuls sur place puisque nous arrivions alors qu’un couple s’en allait, et nous partions sur le coup de midi alors que les expéditions par bus depuis Paihia et Kerikeri arrivaient. Avec en prime un long nuage blanc qui planait au-dessus du coté Océan Pacifique… peut-être Kupe a-t-il aperçu le même avant de nommer le pays Aotearoa (le pays du long nuage blanc) ? 😉

 

Spirits Bay

Retour en voiture, demi-tour de quelques kilomètres, puis 15 km de gravel-road en direction de Spirits Bay. La plage est surtout connue pour sa couleur rose, car composée d’une infinité de minuscules morceaux de coquillages. En pratique, on ne la trouve pas si rose que ça, tout juste un peu rosacée.

Le sable de Spirit Bay, composé d’innombrables coquillages roses

 

Mais qu’importe, l’endroit est magique : presque personne, de l’eau bleu turquoise, la colline attenante qui jaillit d’un vert rayonnant avec les chevaux qui courent dessus, bref : le paradis tout trouvé pour une retraite spirituelle (surtout que le camping du DOC offre exceptionnellement des douches -certes froides).

spirit bay colline verte
Spirit Bay, sa plage, sa colline verdoyante… Un cadre enchanteur et reposant !

 

C’est donc presque à contre-coeur que nous quittons ces lieux magiques, qui nous font nous remémorer la Catlins Coast du sud de l’Île du Sud (précision : non, ça n’a pas grand chose à voir, concrètement). Mais il faut bien aller chercher à manger et prendre une douche ! Nous nous dirigeons donc vers un camping attenant à 90 Mile Beach, à Hukatere, après une halte ravitaillement à Pukenui.

 

 

Ninety Mile Beach

La célèbre plage de 90 Mile Beach (qui n’en fait en réalité que 55, soit 88 kilomètres -peut-être un indice avant l’heure que la Nouvelle-Zélande allait passer au système métrique) s’étend sur toute la longueur de la côte ouest de la péninsule.

Elle est particulièrement connue pour y être une « route » alternative à la SH 1 vers Cape Reinga. De ce fait, elle est aussi connu pour les nombreux touristes qui s’y aventurent à marrée haute, quand le sable n’adhère pas assez pour une simple voiture à 2 roues motrices, et qui s’y retrouvent donc coincés…

90 Mile beach plage
90 Mile Beach

 

Nous ne nous y risquons donc pas plus loin que l’accès avec la voiture (d’autant qu’on n’a pas vérifié les marées), mais allons quand même y jeter un œil, tant qu’à camper à 50 m ! Et bien, force est de constater que la plage en elle-même est plutôt impressionnante à voir : forcément, on n’en voit le bout d’aucun des deux cotés, et une dune assez élevée la sépare des terres.

90 mile beach plage
90 Mile Beach : on se sent tout petit au milieu de cette plage dont le regard n’imagine pas la fin !

 

Dernier attrait du secteur : nous croisons quelques chevaux sauvages, avant de quitter pour de bon le Top of NZ ! :'(

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