Bilan d’un road-trip à travers le Canada ouest

Avec la fatigue qui dominait lors de notre réinstallation à Québec, nous n’avions pas pris le temps de dresser comme un bilan de notre road-trip de 3 mois. Car après notre précédent road-trip qui nous mena du Québec Maritime à Terre-Neuve (Newfoundland) puis en Nouvelle-Ecosse (Nova Scotia), il était temps de nous lancer au cœur de notre périple canadien : la conquête de l’ouest, via le Yukon !

Nous quittons Québec le 7 juin à bord de notre « nouvelle » Mitsubishi Outlander de 2010, fraichement équipée par nos soins pour nous permettre de dormir dedans. Et c’est véritablement le 12 juin que nous nous élançons de Montréal à la conquête du grand ouest ! A mari usque ad mare, D’un océan à l’autre, comme le dit la devise officielle du Canada.

Itinéraire de notre road-trip vers l’ouest : La Transcanadienne de bout en bout est loin d’être la seule option !

Après 61 hébergements différents -dont 59 campings- , 5 fuseaux horaires et 19 000 km au compteur, nous sommes de retour chez Fred et Ségo à Montréal le 4 septembre. Et entre les deux, des paysages sublimes, des découvertes inattendues, des interrogations et des confirmations, et quelques changements de plans !…

Un tour des Provinces de l’Ouest en 83 jours

Avec 5 Provinces et 1 Territoire canadien, et un passage -parfois express- par 6 États américains, on peut dire qu’on a vadrouillé un peu 😉 . Impossible de « tout voir » pour autant -comme on l’entend parfois. On s’est contenté d’ajuster notre itinéraire, d’ajouter et de prolonger des arrêts en fonction des ressentis, parfois des contraintes, et surtout des distances.

Province/TerritoireDrapeauNos dates de séjourTemps passé
Ontario (ON)
Yours to Discover
du 12 au 13 juin
du 14 au 19 juin
du 27 août au 4 septembre
14 jours
Manitoba (MB)
Friendly Manitoba
du 19 au 23 juin
du 23 au 24 août
5 jours
Saskatchewan (SK)
Land of Living Skies
du 23 au 24 juin
du 19 au 23 août
5 jours
Alberta (AB)
Wild Rose Country
du 24 juin au 8 juillet
le 13 août
15 jours
Colombie-Britannique (BC)
Beautiful British Columbia
du 8 au 9 juillet
du 26 juillet au 14 août
20 jours
The Yukon (YT)
The Klondike
du 9 au 16 juillet
du 17 au 19 juillet
du 23 au 26 juillet
12 jours
Alaska (AK), USA
The Last Frontier
du 16 au 17 juillet
du 19 au 23 juillet
5 jours
USA (sauf Alaska)
MT, WY, MN, WI, MI
du 14 au 19 août
du 24 au 27 août
8 jours
À chaque province sa façon de souhaiter la bienvenue !

La frontière n’est pas celle que l’on croit

Si chaque province à ses particularités et son ambiance propre, on peut aussi, dès l’interminable traversée de l’Ontario bouclée, découper le voyage entre : Prairies / Montagnes Rocheuses / Grand Nord / Côte Pacifique.

4 passages de frontière US (Yukon/Alaska, BC/Alaska, BC/Montana, Manitoba/Minnesota) et 4 passages de frontières canadienne (2 fois Alaska/Yukon, Montana/Saskatchewan, Michigan/Ontario) plus tard, on se rend compte… que la différence n’est pas celle que l’on croit !

Déjà, et c’est une surprise, les douaniers américains se révèlent bien moins pointilleux que leurs homologues canadiens, voire même sympathiques pour autant que leur fonction l’autorise !

Surtout, l’ouest du Canada est très américanisé : contrairement aux Provinces de l’Atlantique et, dans une moindre mesure, au Québec, il faut bien s’adapter à la mentalité américaine dès l’ouest de la capitale : Ottawa.

En Colombie-Britannique en particulier, Vancouver mise à part, impossible de trouver un pain sans sucre, et, un comble au bord de mer, impossible de trouver du poisson non-frit ! Dans les rues, le pick-up est roi.

Quelques déconvenues

= ces lieux dont on attendait beaucoup, sans doute trop

Le Canada en feu : C’est parait-il la pire année depuis le début des relevés, et on a eu de la chance, mais voir le pays entier bruler procure un certain malaise. Confrontés à des incendies à 50km de distance durant 2 jours, la qualité de l’air en prend un coup, et n’est pas pour rien dans notre déception initiale du Yukon.

Ce qui nous amène à notre plus grosse déception : Whitehorse, une ville globalement moche et mal mise en valeur, avec des environs joli mais pas facilement accessible.

Les prix des loyers, qui va simplement nous empêcher de nous installer quelques semaines en Colombie-Britannique. Pourquoi chercher un travail si c’est pour perdre de l’argent ?! D’autant que les prix tout court sont aussi faramineux (campings entre 60 et 70$ la nuit, épicerie générale).

L’impossibilité de trouver des produits frais de la mer en bord de mer ! (parce que le fish and chips, ça va bien un moment !)

Vancouver Island (BC), franchement c’est joli, mais moins que ce qu’on en attendait. Ou peut-être y avons-nous été au point culminant de notre fatigue du voyage.

Les regrets

Notre principal regret sera de ne pas avoir réussi à rester davantage de temps à Dawson City (YT), notre seul vrai coup de cœur du Yukon. Il faut dire que c’était un peu notre plan initial : traverser le pays et s’installer quelques semaines au Yukon avant de reprendre la route.

Un road-trip, ça comporte sa part de route !

Ne pas avoir su véritablement apprécier Vancouver Island, être passée trop vite dans la vallée du Fraser (BC) et dans la vallée de la Skeena (BC), et ne pas avoir pu pousser jusqu’à Saskatoon sont des détails. On ne peut pas tout voir en traversant le deuxième plus grand pays du monde !

Mais finalement, ces quelques déconvenues nous auront aussi empêchées de chercher sérieusement un emploi autour de Jasper : tant pis, « les plans sont faits pour être changés » comme on aurait dit nous-même il y a 6-7 ans lors de notre PVT en Nouvelle-Zélande. Et donc revenir au Québec dès septembre, c’est bien aussi !

La faune : si on aura bien vu des bisons et des ours / grizzli, on en verra finalement pas tant que ça, et ce sera toujours principalement sur la route. On chipote… et évidemment, mieux vaut ça que de les voir de trop prêt… 😉

Les belles surprises

= ces lieux dont on n’attendait rien ou peu, mais qui se révèlent superbes

Dawson City, une ville touristique reculée mais avec toujours de vrais résidents. On avait presque hésité à s’y rendre au vu des distances… L’ambiance est déjà particulière l’été avec le soleil qui ne se couche jamais, on n’ose pas se projeter en hiver… dépaysement assuré !

Juneau et le Canal Lynn (Alaska, USA) : alors même que nous n’avions, à notre grande honte, jamais entendus parler de la capitale de l’Alaska, cette ville et le fjord sont l’un des points forts de notre voyage.

Vancouver et son réseau cyclable : on n’avait pas d’attente pour une grande ville, et pourtant elle se révèle très agréable à visiter. Y vivre est néanmoins hors de propos, avec des loyers supérieurs à 3 000 $.

Le Parc National des Prairies en Saskatchewan : cessons de dénigrer cette province « plate » qui, au-delà de ses champs arrosés aux engrais par avions, renferme vraiment quelques pépites. La vraie prairie grouille de vie (insectes, chiens de prairies, graminées) !

La route depuis le Lac Kluane jusqu’à la frontière américaine de Haines avec ses abords envoûtants !

La vallée du Fraser (Lac Kamloops). Passage rapide, avec seulement une journée sur place, mais surprenant ! On n’aura heureusement pas croisé de serpent à sonnette !

Les Badlands de l’Alberta, en particulier le Dinosaur Provincial Park et ses paysages auxquels nous autres européens ne sommes pas habitués.

Les rives du Lac Supérieur (Ontario et Michigan) : le plus grand lac au monde est une vraie mer intérieure malgré son eau douce.

Les coins vraiment beaux… ce n’est pas une surprise !

Dans les brochures touristiques, il y a aussi du bon à prendre !

Toujours avec Boubou !

Comme Les Rocheuses (ou Rockies), et plus particulièrement le Parc National de Jasper (Alberta), moins saturé que son voisin de Banff.

Évidemment, notre excursion bonus au Parc national de Yellowstone (Wyoming, USA) fut une véritable claque pour les sens : vue, odorat, ouïe.

Le camping

Premier choix à faire au camping : le nombre de services. Pas de service sur l’emplacement, 1 service (l’eau), 2 services (eau + électricité) ou même 3 services (eau + électricité + égouts). Évidemment, avec notre véhicule, pas besoin d’égout 😉 . À moins d’une trop grosse différence tarifaire, nous optons la plupart du temps pour les « 2 services » : un nouveau choix alors entre une puissance électrique de 15A, 20A ou 30A. Avec notre petite glacière électrique, notre bouilloire et nos appareils électriques à recharger, le minimum de 15A est suffisant… et éviter de plugger un adaptateur spécifique pour VR par dessus notre adaptateur prise US/prise EU. (Adaptateur qu’on finira par devoir acheter, et qu’on oubliera dans un petit camping du Manitoba quelques jours avant la fin du voyage…)

Une fois installés, petite surprise dans la plupart des campings : le bac à vaisselle n’existe pas ! Avec deux exceptions majeures : au Québec d’une part, et lorsqu’il y a un risque de présence d’ours d’autre part. Normal, alors que la vaisselle jetable est la norme en camping pour une bonne partie de la population… Cette constatation faite, l’achat d’une bassine devint indispensable !

Débarquement au camping

Par contre, sur chaque emplacement se trouve un foyer à feu. Pour nous, c’est une belle représentation de l’enfer ! Alors même que le pays brûle de toute part, il est inconcevable pour un canadien en camping de ne pas allumer un feu. Dans les camping en sous-bois, on se retrouve rapidement à respirer la fumée des voisins. Si on comprend l’idée pour faire griller des saucisses ou par temps frais, on a bien du mal à comprendre l’intérêt d’allumer un feu à 18h par 28°C en juillet… Is there a fire ban here? est comme une question récurrente. Au summum, au Parc National des Prairies, les fire rings avec grille ont été cadenassés pour faire respecter l’interdiction…

Le prix d’un emplacement de camping est souvent hallucinant : s’il existe quelques perles autour de 35$ la nuit, on est plus souvent entre 45 et 65$ pour 2 personnes qui dorment dans une auto. À cela, il faut encore souvent ajouter 1$ à 2$ par personne pour la douche. Le summum, c’est aux États-Unis, avec des camping à 70$…US ! Des exceptions : les campings des Parcs Nationaux (Parks Canada) ou Provinciaux, dans lesquels le problème réside plutôt dans le fait de réussir à réserver une place à temps ;). Nous avons pu avoir du mal à trouver, les fins de semaine et les jours fériés en particulier. Forcément, quelle idée de voyager l’été ! 😉

Avec pour voisins des gros VR (Véhicules Récréatifs) ou RV (Recreational Vehicle), pas étonnant qu’on se fasse parfois dévisager en dormant dans l’auto. Heureusement, c’est plus souvent pour nous dire que « dans notre jeunesse on faisait pareil » que pour se demander comment on survit en ayant à marcher jusqu’au bloc sanitaire et sans climatiseur. Les motards texans sur l’Alasaka Highway sont eux évidemment plutôt en tente, mais décollent à l’aube.

Un VR tractant son pick-up
Pas besoin d’un gros VR (ou même d’un plus petit) pour profiter du plein air au camping !

Un point sur la bouffe

Excepté les fast-food A&W et les arrêts presque quotidiens au très canadien Tim Hortons pour le café (et les beignes (donut) ou les chocolate glazed timbits), la bouffe sera… oubliable !

Notons quand même la crème glacée chocolat – beurre de peanut de chez Uno Gelato à Vancouver (BC) et le sushi Mitsu Sweet Cafe & Sushi à Moose Jaw (SK).

Pour les supermarchés, Real Canadian Superstore, Sobeys et Independant côtoie les plus américains Co-op, Safeway ou Save-on-Foods -selon les provinces. Moins de taxes en Alberta sur pas mal de choses, ce qui rend l’épicerie moins dispendieuse… sauf évidemment dans les Rocheuses ;).

Nos repas type du midi ? Boite de thon à l’huile d’olive avec galette de riz pour Olivier, houmous sur pain pita pour Amandine, biscuits Celebration (à l’effigie du Château Frontenac, il faut bien ça!) ou pomme pour le dessert : à quelques variantes près, on est dans le juste 😎

Á deux, c’est mieux ! 😁

5 commentaires sur «Bilan d’un road-trip à travers le Canada ouest»

  1. Qu’elle belle aventure pour vous,des souvenirs de plus a mettre dans la boîte à souvenirs, que vous êtes mignons tous les deux.

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